5° dimanche de Pâques.
Homélie du 20/04/08
Nous
venons de l’entendre : les responsables de la 1ère Communauté
chrétienne ne se sont pas seulement souciés du service de la Parole de
Dieu, de la prière. Ils ont porté le souci des plus pauvres.
Cette
communauté servante applique les recommandations de Jésus qui, après
avoir lavé les pieds de ses disciples le soir du Jeudi-Saint, leur
dit : « C’est un exemple que je vous ai donné pour que vous
fassiez vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
Le ministère
diaconal trouve son origine dans les dispositions prises par les douze
apôtres pour répondre aux besoins des plus démunis.
Au cours des
2000 ans qui ont suivi, ce ministère a connu une histoire mouvementée
et disparu pendant de nombreux siècles. Il faudra attendre le Concile
Vatican II (1962-1965) pour voir réapparaître le diaconat comme un état
permanent.
Le Père Soubrier en arrivant dans le diocèse disait de
manière humoristique : « Le diacre permanent, c’est une
espèce en voie d’identification ».
Aujourd’hui, notre diocèse
compte 41 diacres permanents et une quinzaine d’hommes cheminent vers
le diaconat. L’Eglise de France compte elle 2061 diacres permanents.
Si
le diaconat permanent a une visibilité dans notre diocèse et dans notre
paroisse, il n’est pas inutile de rappeler les spécificités de ce
ministère pour que nos communautés chrétiennes sachent ce qu’elles
peuvent attendre et ne pas attendre des diacres permanents.
Le
ministère diaconal se caractérise par le service. Un service qui se
déploie dans trois directions, celui de la Parole, de la liturgie et de
la charité.
Tout d’abord, le service de la Parole. Les diacres
permanents sont appelés à lire la Parole de Dieu, à la commenter comme
je le fais aujourd’hui ou à la faire découvrir auprès d’enfants, de
jeunes ou d’adultes. Quand nous nous inclinons devant le célébrant
avant d’aller proclamer l’Evangile, c’est pour signifier que nous avons
à être au service de la Parole.
Quand l’Evêque remet à un nouveau
diacre le livre des Evangiles, il dit : « Recevez l’Evangile
du Christ que vous avez la mission d’annoncer. Soyez attentif à croire
à la Parole que vous lirez, à enseigner ce que vous aurez cru, à vivre
ce que vous aurez enseigné. »
Ensuite, le service de la
liturgie. Les diacres sont appelés à célébrer les sacrements de
baptême, de mariage et à assurer le service de l’autel. Au cours d’une
célébration eucharistique, il revient au diacre de lire l’Evangile, de
préparer la table avant la présentation des offrandes, d’inviter au
geste de paix et d’envoyer à la fin de la célébration toute l’assemblée
vers le monde pour le service des frères.
Enfin le service de la charité, celui du service des plus pauvres.
Les diacres ont comme modèle à suivre, le Christ lavant les pieds de ses apôtres le soir du Jeudi-Saint.
Cette
mission est celle de tout baptisé et de chaque prêtre qui a lui même
été ordonné diacre, mais les diacres permanents sont invités de manière
spécifique à vivre cet appel à servir.
Au nom de leur Evêque qui les
envoie pour être signe du Christ serviteur, les diacres permanents ont
d’une part à vivre pleinement la mission particulière qui leur est
confiée et d’autre part à rappeler à toute la communauté chrétienne,
prêtres compris, que c’est toute l’Eglise qui doit se faire servante
des plus pauvres.
Cet appel à servir nous avons à le vivre en
Eglise, mais aussi et surtout hors de l’Eglise. C’est dans toutes les
dimensions de son existence : famille, travail, engagements, vie
sociale, qu’un diacre est appelé à être signe du Christ serviteur.
Ce
petit rappel peut aider nos communautés à discerner ce qu’elles peuvent
attendre et ne pas attendre des diacres permanents. Nous ne sommes pas
ordonnés pour nous substituer aux prêtres ou pour le seul service de la
liturgie, des sacrements et encore moins pour remplacer les laïcs.
Il
est heureux que dans notre paroisse des laïcs assument des
responsabilités qui relèvent de la liturgie comme les funérailles, que
certains préparent au baptême, au mariage, à l’eucharistie. Que
d’autres encore se mettent au service de la Parole par la catéchèse,
l’animation de groupes de réflexion, et d’autres encore agissent aussi
sur le terrain de la solidarité.
En fonction de tout cela, ne soyez pas surpris de quelques particularités :
-
la 1ère, c’est que nous avons à être un peu le poil à gratter de nos
communautés. Nous avons à rappeler que le service des frères ne se
sépare pas du reste de la vie chrétienne, de la lecture de la Parole,
des sacrements, de la prière.
- La 2ème, ne soyez
pas surpris si vous ne nous voyez pas assez aux assemblées dominicales.
Notre situation, le plus souvent d’époux, de père, de papy, nos
engagements en Eglise et hors de l’Eglise nous amènent à vivre, à
prier, à célébrer aussi ailleurs. Notre équilibre de vie doit aussi
être préservé.
Si nous sommes tous comme nous le rappelait l’apôtre
Pierre dans la 2ème lecture, « des pierres vivantes ». Si
chaque laïc vit pleinement sa vocation de baptisé. Si les prêtres
peuvent vivre pleinement les spécificités de leur ministère, alors les
diacres permanents pourront être pleinement les hommes du seuil, du
passage, du lien entre les personnes que nous côtoyons dans la
diversité de nos lieux de vie et d’activités et l’Eglise. Nous pourrons
être là où on ne nous attend pas
« Je suis le chemin, la vérité, la vie »…que ces paroles nous dynamisent pour aller vers le Père et vers nos frères.
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