4° dimanche de Pâques.
Bien des fois dans la bible Jésus est annoncé et nommé : l’envoyé, le
serviteur, le fils de David,… il se donne lui-même un nom: fils de
l’homme, chemin, vérité, Vie… plus encore dans les évangiles : le grand
prophète, le Sauveur, le Christ, le Pain vivant, jusqu’à « Es-tu Roi
?... C’est toi qui le dis ! » et même « Celui-ci est mon Fils» …
aujourd’hui Jésus ajoute deux mots à cette liste : le berger des brebis
et la porte. Chaque nom, chaque mot est une parcelle de la vie et de la
mission de Jésus pour aider chaque croyant à mieux le comprendre, mieux
l’approcher, à mieux le suivre pour vivre avec lui, pour lui et comme
Lui avec tous ses frères.
Les hébreux attendaient une force invincible et c’est un bébé qui
vient. Ils attendaient un Roi et c’est un serviteur qui s’impose. Et
moi ? J’attends qui ? Un guide fort, juste et rigide…et il m’est donné
amour et liberté… et il m’est offert un Sauveur et un Chemin. Il nous
est donné un berger mais pas n’importe quel berger, le seul et vrai
Pasteur. Celui qui sait nos besoins et le chemin de la vie.
Le bon berger et ses brebis… voyez cette relation, cette confiance
réciproque. Les brebis connaissent sa voix et sa douceur. Elles le
reconnaissent et le suivent. Il ne s’agit pas du conducteur violent, du
voleur, du brigand, du traitre qui n’agit que pour lui, dans son seul
intérêt et qu’importe ce que subit son troupeau ! Jésus est tout le
contraire. Il montre le « juste chemin » qui mène au bonheur, par « les
verts pâturages », où « la table nous est mise » pour le voyage, avec
lui même la mort est défaite. Les brebis suivent leur berger avec
confiance pour un bonheur de chaque jour. Le berger sait leurs attentes
et leurs besoins et c’est d’abord Lui qui leur fait confiance car Il
connaît la valeur de chacune et les aime tel quelles sont. Il leur
pardonne si le sentier qu’elles prennent n’est pas le meilleur car il
les attend et va les rechercher, là où elles pourraient s’égarer et se
perdre. Que le cheminement soit court ou long, il est encore au bout du
chemin et Lui, la porte de la vie, s’ouvre sur le Royaume d’amour que
le Père prépare pour chacune de ces créatures.
Mais la promesse du berger, offrir son Esprit à chacun, ne se limite
pas aux seules brebis qui ont eu la grâce d’être du
troupeau…Simon-Pierre, le rappelle aux disciples : «la promesse est
pour vous, pour vos enfants et pour tout ceux qui sont loin… aussi
nombreux que le Seigneur Dieu les appellera ! »
Aujourd’hui, subissant cette pandémie, parfois désespérées du désastre
humain qu’elle entraîne, se révèlent de nouvelles brebis qui se
dirigent vers la porte de la Vie en Dieu, parfois sans encore le
savoir. Beaucoup de personnes n’ont pas rejoint le troupeau, elles ne
connaissent peut-être même pas le berger mais lui sait leur valeur et
son amour les habite. Leur profonde humanité, le soin, l’attention la
prévenance qu’elles portent à leurs proches, à leurs frères, à leurs
sœurs, aux inconnus perdus ou souffrants sont admirables et nous
forcent à rendre grâce. Ce sont les lointains dont nous parle Pierre
dans les Actes des Apôtres, ceux qui ne le savent pas mais qui sont
appelés par amour à la compassion, à la solidarité, à la consolation,
au besoin de servir… appelés à se donner…comme Jésus ! À l’L’image du
Christ, ils vont jusqu’à offrir leur vie. La liste est longue:
soignants hospitaliers, aides de vie, soignants en EHPAD, éducateurs ou
assistants en foyer de vie, voisins, centres de secours, ambulanciers
pompiers, policiers, artisans, maraîchers, parents, enfants… oui à
cette liste, la liste des bienveillants, des bons samaritains, est
longue, très longue… alors prenez un petit temps en silence, évoquez un
nom, une personne…pour compléter cette liste personnellement ou en
famille……………
Ces brebis se sont-elles écartées, éloignées du troupeau ? Peut-être,
mais la porte du Royaume, une porte étroite dira Jésus, est aussi pour
elles. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés»
n’expérimentent-elles pas, elles-mêmes, chaque jour, ce commandement de
Jésus ? Comme notre berger, elles prennent soin sans attendre de retour
!
Rendons grâce de connaître et de reconnaître le pasteur qui nous donne
son Esprit Saint pour nous empêche d’errer perdu. Malgré nos limites,
nos faiblesses, apportons notre offrande au peuple de Dieu par nos
gestes, nos intentions mais aussi par la prière en demandant à l’Esprit
présent en nous d’aider et de guider ces brebis qui marchent à côté du
troupeau, souvent des modèles, car elles ont besoin du secours, de
l’amour de Dieu le Père et de celui de leurs frères pour vivre ce
qu’elles vivent. Pour découvrir leur propre vocation et la joie d’aimer
et d’être aimé…gratuitement.
Patrick DOUEZ, diacre permanent
le 3 mai 2020
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