4° dimanche de Pâques.
« Quand il a poussé dehors toutes les brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. »
Il y a quelques années lors d’une randonnée en montagne dans les hautes
Alpes, nous avons rencontré un troupeau immense. De quelque coté que
l’on regardait il y avait des moutons, seuls, par petits groupes :
des centaines, des milliers peut être. Et pour les surveiller un homme
seul et quelques chiens.
Des randonneurs ont signalé au berger que dans un vallon une brebis
semblait mal en point et était couchée. Le berger enfourna sa moto et
rapidement retrouva la brebis et la ramena sur son porte bagage. Aucun
mouvement de panique dans le troupeau. Chaque animal savait qui était
cet homme et d’une certaine manière, lui faisait confiance.
Mais je me suis fait une remarque : quel travail ! de
surveillance, d’attention, dans toutes les directions, toute la journée
pendant des mois, seul en haute montagne.
Jésus se compare à un berger, et automatiquement, nous comprenons que les moutons, c’est nous !
Quelle relation avons-nous avec notre berger ? Sommes-nous fidèles
et confiants, suivons-nous le chemin sur lequel nous entraîne notre
pasteur ? Ou bien plus intrépides, parcourons-nous des chemins
parfois dangereux d’où il vient nous sauver ? Ou bien encore
totalement téméraires en sortant des sentiers connus pour nous perdre
parfois ?
Après tout, nous sommes libres, et nous ne sommes pas les moutons de
Panurge, sans esprit critique. Pourtant ce berger-là ne parle pas de
bâton, même pas de chien, mais juste de sa voix, du chemin et de la
Porte. Il veut nous sauver et nous invite sur des prés d’herbes
fraiches comme dit le psaume.
Il ne veut que notre bonheur. « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »
Notre berger n’est pas tout puissant par sa violence et son
autorité : il n’est là que pour tout le troupeau vive. Il a donné
sa vie pour cela.
Le berger que nous avons rencontré accepte de vivre seul 6 mois sans confort ni compagnie. Avons-nous envie de le suivre ?
Aujourd’hui, nous sommes invités à prier pour les vocations
sacerdotales. Comment voyons-nous nos prêtres ? Trop
comme-ci ? Pas assez comme-ça ?
Pensons-nous au don de leur vie pour que nous ayons la bonne nourriture
spirituelle, la bonne aide sur le chemin de nos existences ? Bien sûr
comme chacun ils ne sont pas parfaits !
Mais nous sommes parfois plus rapides à les critiquer qu’à les soutenir.
Les prêtres ne sont pas des surhommes – Dieu n’appelle pas ceux qui
sont capables mais rend capables ceux qu’Il appelle. Le plus souvent,
ils font ce qu’ils peuvent… avec nous !
Le sacrement de l’ordre, comme le sacrement du mariage, est au service
du salut des autres : dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique,
ces deux sacrements sont présentés sous un titre commun
« sacrements du service et de la communion ».
Le prêtre est le « bon berger des brebis », celui qui par son
attention à la communauté qui lui est confié, sert son unité
« dans le Christ ». Il veille à ce que chacun soit reconnu,
aimé, trouve sa place, avec son histoire, ses joies et ses peines…
Dans l’évangile, Jésus dit : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis ».
L’image de la porte peut nous aider à envisager aussi le prêtre comme
celui qui est conduit dans les lieux de passage – lieux où une pâque,
une souffrance est à vivre.
Les prêtres sont appelés à être configurés au Christ – « rendu
transparent à lui » pour reprendre la belle expression de Jean
Paul II : « les prêtres sont appelés à prolonger la présence
du Christ, unique et souverain pasteur en retrouvant son style de vie
et en se rendant en quelque sorte transparents à lui au milieu du
troupeau qui leur est confié » (Pastores Dabo Vobis).
Dans l’offrande du prêtre, il y a bien cette dimension essentielle qui
rejoint celle du Christ qui a passé sa vie aux côtés des souffrants –
les petits, les malades, les pécheurs.
Les prêtres par leur ministère, se retrouvent souvent à proximité des
familles dans la peine et le deuil, parce qu’elles ont perdu un être
cher. Mais il y a bien d’autres types épreuves – la maladie, des
conflits conjugaux ou familiaux, des soucis matériels…
Il y a encore à toutes les misères humaines dont les prêtres sont
témoins dans le secret du confessionnal. Ces fardeaux ils les déposent
au pied de la croix.
Et puis le prêtre est celui qui nous entraine.
Dans l’évangile de ce jour : « ses
brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait
sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur
tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix ».
Le bon berger « pousse » les brebis dehors. La mission demande de se « laisser bousculer »…
En parcourant les quatre évangiles, nous découvrons que Jésus confie uniquement trois intentions de prière explicites :
« Priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44).
« Priez donc le maitre de la moisson d’envoyer des ouvriers pour la moisson » (Mt 9, 38).
« Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation » (Mt 26, 41).
La prière pour les vocations correspond donc à une demande explicite
(et rare) de Jésus lui-même. Elle est directement reliée à la moisson
(la mission).
Interrogeons-nous :
Portons-nous cette intention dans notre prière personnelle ?
Portons-nous cette intention dans notre prière communautaire ?
Avons-nous le réel désir que des jeunes deviennent prêtre ?
Dans l’attente de la Pentecôte je vous invite à prier le saint Esprit
de nous donner des bergers selon son cœur, débordant d’amour pour
chacun de nous.
2. Viens, souffle de Dieu, viens ! Viens, Maître en nos cœurs.
Viens, souffle de Dieu, viens ! Guide-nous, conduis-nous.
R. Éclaire-nous, Esprit de Dieu,
Que brille la vérité.
Inonde-nous de ta clarté,
Viens nous transformer.
Esprit de Dieu, viens en nos cœurs !
Esprit de Dieu, viens en nos cœurs !
3. Viens, souffle de Dieu, viens ! Viens, flamme d´amour.
Viens, souffle de Dieu, viens ! Brûle-nous de ton feu !
Philippe ARRIVÉ, diacre permanent
Vertou, le 7 Mai 2017
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