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4° dimanche de Pâques.


Je suis la porte des brebis

« Moi, je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. » Jésus nous énonce clairement son projet, depuis sa naissance jusqu’à sa  résurrection en passant par sa mort sur la croix. Que tous les hommes aient la vie, sa vie, sa vie divine, cette vie éternelle qu’il partage avec le Père et l’Esprit Saint. Et dans la parabole très pastorale qu’il nous propose aujourd’hui, il ne s’identifie pas au berger comme il le fera dans les versets qui suivent, mais  il se compare à la porte de la bergerie, cet enclos où les bergers rassemblent toutes leurs brebis pour passer la nuit et les protéger des prédateurs. Jésus est Dieu, Fils de Dieu, et en même temps homme, Fils de l’homme. Par lui et en lui, Dieu vient à la rencontre de l’homme, et l’homme va à la rencontre de Dieu. Il est la porte qui ouvre sur la vie.
Et c’est par notre baptême que nous avons franchi cette porte, c’est par notre baptême que nous avons été plongés  avec le Christ dans la mort pour renaître avec lui à la vie. C’est l’invitation que Pierre lance à la foule le jour de la Pentecôte : « Convertissez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés. Vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. » Après avoir reçu le don du Saint Esprit le jour de notre baptême, c’est bien le jour de notre confirmation que nous l’avons reçu en plénitude. Les jeunes de nos paroisses qui ont reçu ce sacrement des mains de notre Evêque dimanche dernier pourraient nous en parler. C’est l’Esprit qui pousse les chrétiens à se rassembler en Eglise. C’est lui aussi qui nous pousse au-dehors, au cœur du monde, car l’Eglise n’est pas une secte renfermée sur elle-même. Chaque dimanche, nous sommes convoqués, appelés chacun par son nom, rassemblés au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, puis nous sommes envoyés dans la paix du Christ pour aller inviter nos frères à se rassembler dans la bergerie. Par ce va-et-vient permanent, l’Eglise est comme un cœur qui bat pour que les hommes aient la vie.
Dans la parabole d’aujourd’hui, si le Christ est la porte, il semble bien que l’Esprit soit le berger qui nous rassemble dans l’unique bergerie et qui nous fait sortir pour aller partager la vie des autres hommes. Et le père, c’est le portier qui ouvre la porte du Royaume à tous ceux qui s’attachent à son Fils. C’est lui qui envoie l’Esprit, par le Christ, pour que nous aimions le monde comme Dieu nous aime. C’est l’Esprit qui peut transformer notre regard pour que nous portions sur notre société le regard même du Christ, le Bon Pasteur qui, « voyant les foules, eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. » Le thème de notre 48e journée de prière pour les vocations : proposer les vocations dans l’Eglise locale nous invite à entrer dans cette démarche.
Nous sommes tous appelés à être témoins, à répondre à la mission que nous confie Jésus Christ comme plusieurs parmi nous ont pu l’expérimenter au cours de la semaine d’évangélisation que nous venons de vivre sur nos paroisses. Ce dynamisme de nos communautés sera certainement un terreau favorable à l’éclosion de vocations sacerdotales ou religieuses. Notre St Père nous encourage dans son message cette année : « Chaque aspect de la vie de la communauté ecclésiale – la catéchèse, les rencontres de formation, la prière liturgique, les pèlerinages – est une occasion précieuse pour susciter dans le Peuple de Dieu, en particulier chez les plus petits et les jeunes, le sens de l’appartenance à l’Eglise et leur responsabilité quant à la réponse à l’appel au sacerdoce et à la vie consacrée, par un choix libre et conscient. »
Le Christ aime et appelle par son nom chacun de ses frères humains, mais comme les pêcheurs du bord du lac, il en appelle certains d’une  manière plus précise : « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Si je regarde ma propre vocation de diacre, je crois que je n’aurai jamais entendu l’appel si des personnes bien précises ne  me l’avaient pas formulé. Peut-être pourrions nous avoir cette audace, à condition de nous souvenir que Jésus, avant d’appeler ses disciples, a passé la nuit seul à prier pour eux. Soyons donc une Eglise priante et appelante pour que nos communautés chrétiennes aient les pasteurs qui aideront chacun d’entre nous à passer cette Porte qui s’ouvre sur la vie en abondance. C’est à la mesure de notre dynamisme que nous pourront ainsi stopper tous les brigands qui nous emmènent sur la voie du pessimisme et du découragement.


jean-Jacques BOURGOIS, diacre permanent

14 & 15 mai 2011
La Plaine, St Michel et Préfailles


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