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4° dimanche du Temps Ordinaire.

            Cela devrait toujours être une joie pour chacun d'entre nous de retrouver dans l'évangile dominical que nous propose l'Eglise  ce passage de saint Matthieu qui nous présente les Béatitudes. Il est si beau.

On a pu dire que ce texte est la “charte du chrétien“ car les Béatitudes contiennent tout ce qui constitue l'idéal de la vie chrétienne. Le pape Benoît XVI a écrit qu'il s'agissait d'une "biographie intérieure de Jésus, un portrait de sa personne". Le père Cantalamessa parle lui de l'autoportrait de Jésus

Vous aurez noté comment Matthieu commence son récit, il fait une sorte de mise en scène pour montrer que  ce que fait Jésus avant de s'adresser à la foule qui le suit, “ il gravit la montagne, il s'assit, ses disciples s'approchèrent“. C'est alors seulement que Jésus va parler à cette  foule qui entend  se nourrir de sa parole.

 Nous le savons, cette foule est disparate et bigarrée comme l’est celle qui aujourd'hui dans chacune des églises catholiques du  monde entier va réécouter cette proclamation. Nombre des chrétiens qui vont l’entendre pourront se dire pour eux-mêmes : "toi qui es fatigué, toi qui est malade, toi qui es inquiet, toi qui es malheureux, Jésus t’a vu comme il a vu la foule en Galilée. Alors assied-toi et écoute le te parler“.

 Tu n'as qu'une chose à faire, l'écouter, il va te donner la recette du bonheur. Ne met pas d'abord en avant ce qui n'est pas parfait en toi, ce qui est difficile, non, écoute-le t’enseigner car, tu le sais, il a dit lui-même qu’il est venu  pour les malades et non pour les biens portants.

 Il est venu pour ceux qui étaient disposés à entendre et non pas à considérer qu'ils savaient déjà tout.

 Il est venu pour ceux qui acceptent de chercher et non ceux qui croient qu'ils sont parvenus au sommet de la connaissance et qui ne voit plus, à cause de cela, qu’ils sont pêcheurs.

Bref, la seule chose à faire est d'ouvrir son cœur et d’accueillir la parole que le Seigneur veut y déverser. Et le Seigneur dit pourquoi, c'est pour que nous trouvions le bonheur. Il commence à annoncer une Bonne Nouvelle et ce qu'il dit là, assis sur la montagne, c'est le résumé de tout ce qu'il  dira dans son Evangile durant les trois années de sa présence sur cette terre

Ce bonheur ne sera pas celui que nous propose notre société où le plaisir est souvent fait d'artifices et de gadgets. Ce sera un bonheur profond fondé sur l'amour d'un Père pour ses enfants, fondé sur la présence d'un frère venu nous sauver par le sacrifice de la Croix, fondé sur l'action permanente et bienfaisante de l'Esprit Saint que Jésus ressuscité est venu nous révéler.

Les Béatitudes, c'est cela : la recette du bonheur que l'on trouve en se laissant guider par l'Esprit du Seigneur.

Les apôtres sont là autour de Jésus mais nous le savons ils ne seront pas immédiatement pleinement remplis de son message, ils leur faudra du temps..

Car seule Marie a vécu pleinement avec Jésus l’esprit des Béatitudes parce qu'elle a  été entièrement comblée par le Saint Esprit lors de l'Annonciation. Que sa disponibilité soit un modèle pour nous.

 Il nous faudrait reprendre chacune de ces Béatitudes et voir combien chacune d'elles est un chemin pour avancer vers la sanctification à laquelle nous appelle notre vocation de chrétiens. Il nous faudrait choisir, je pense celle ou peut-être les deux qui correspondent le mieux à ce que nous sommes, à ce que nous pouvons être, pour devenir toujours plus docile à l'appel de l'Esprit Saint.

Ainsi, si nous souhaitons progresser dans la douceur, mettons nous à l’école des saints, entendons St Ignace   d'Antioche nous dire "en face de leur colère vous serait doux ; (en face) de leur vantardise, vous soyez humbles".

Écoutons aussi saint François de  Sales dans cette remarque qui ne manque pas d'humour "soyez aussi doux que possible et souvenez-vous que l'on prend davantage de mouches avec une goutte de miel qu’avec un baril de vinaigre."

Oui, chers frères et sœurs entendons le Seigneur nous murmurer : “mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de cœur" .Cependant, nous nous souviendrons qu’au garde qui le frappait  sur la joue dans le sanhédrin Jésus ne lui tend pas l'autre joue mais dit calmement "si j'ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal ; et si j'ai bien parlé pourquoi me frappes- tu ?" (Jean  18. 23).

 Saint Paul, dont nous fêtions la conversion mercredi dernier, lorsqu'il écrit à ses chrétiens de Colosse leur dit, comme à nous : "vous donc, les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés revêtaient des sentiments de tendre compassion, de bienveillance, d'humilité, de douceur, de patience " (CO 3.12).

Qu’ainsi le Seigneur entende notre supplication lorsque nous prions les litanies du Sacré-Cœur "Jésus, doux et humble de cœur, rends nos  cœurs semblables au tien".

 

Georges RENOUX, diacre Permanent

Basilique du Sacré Cœur de Marseille

le 29 janvier 2023



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