4° dimanche de l'Avent.
Quel
mystère que la venue au monde d’un enfant ! Vous le savez, vous
parents ! Que de questions échangées en couple, ou de réflexions
personnelles mûries dans le secret de l’attente ! Quel sera cet
enfant ? A qui ressemblera-t-il ? Quel sera son devenir ?
Oui, la venue au monde d’un enfant est toujours enveloppée d’un halo mystérieux…
Et voilà que l’évangéliste Matthieu nous révèle l’identité de ce petit que l’on attend au sein du couple Marie – Joseph.
Des
questions ? Elles ne manquent pas ! Du côté de Marie, c’est
l’annonce déroutante faite par l’ange Gabriel. Du côté de Joseph, c’est
la situation ambigüe qui lui fait envisager de répudier Marie avant
qu’ils n’habitent ensemble.
Alors, Dieu intervient. Dans la Bible,
l’intervention de Dieu est signifiée par l’expression « l’ange du
Seigneur ». Et pour bien indiquer que le message n’est pas une
invention de l’homme, on dit que cela se passe en songe.
Quelle est donc l’identité de cet enfant ? L’évangile nous en donne la clé.
• Tout d’abord il est l’œuvre de l’Esprit Saint.
C’est cet Esprit de Dieu qui, à l’origine des temps, a fait surgir la
vie. Voici qu’en cet enfant, un monde nouveau prend naissance. Sa vie,
sa mort et sa résurrection l’attesteront. « Il a été établi dans
sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les
morts », nous dit l’apôtre Paul.
Et nous, lorsque nous
contemplerons l’enfant dans la crèche de Noël, pensons à cette
puissance de Dieu qui nous appelle à renaître de l’Esprit. Par Lui,
avec Lui et en Lui, nous sommes appelés à vivre en plénitude la vie de
Dieu. Le texte de Paul aux Romains nous le rappelle.
• Œuvre de l’Esprit Saint, cet enfant, reçoit son
statut social. C’est Joseph qui est chargé de le lui donner. Joseph, de
la lignée de David, de la maison de David. Il va l’insérer,
officiellement, dans l’histoire du peuple juif. Pour ce faire, il est
chargé de lui donner un nom. Maintenant, nous savons comment cet enfant
va s’appeler. Un nom qui le rend citoyen, mais surtout un nom qui
révèle son identité profonde. « Tu lui donneras le nom de Jésus,
c’est-à-dire, Le Seigneur-sauve ». Le Seigneur-sauve ; en se
faisant l’un de nous, en Jésus, Dieu entre dans notre humanité,
pour que, à sa suite, grâce à lui, nous ayons part à sa divinité.
Et
nous, lorsque nous contemplerons la crèche de Noël, ne nous contentons
pas de sentiments attendrissants devant ce petit. C’est louable, mais
posons un acte de foi. Pour nous, pour moi, ce Jésus est-il bien
reconnu comme le Seigneur-sauve ? Qui me sauve de quoi ? Quel
est mon péché qui risque de m’éloigner, de me faire errer sur des
chemins, loin de Dieu ? Est-ce que j’en reste à la crèche, ou
est-ce-que je prends résolument le chemin de l’évangile, à la suite de
Jésus ?
Et puis, si je suis baptisé, identifié à Jésus, est-ce
que moi aussi j’agis pour que mes frères, mes proches et vous parents,
vos enfants, découvrent Celui qui les conduit sur le chemin du bonheur,
de la vie ?
• Car
ce Jésus, c’est « Dieu-avec-nous, Emmanuel »…un autre nom, un
autre vocable !
Voilà qu’après nous avoir révélé l’origine
divine de Jésus, après nous avoir indiqué quel est son statut social,
par l’entremise de Joseph, de la lignée de David, après nous avoir
communiqué son nom « Le Seigneur-sauve », nom choisi par
Dieu, voilà que l’évangéliste Matthieu, lève complètement le voile sur
l’identité de cet enfant, Jésus. Et cela, en l’identifiant à la
lointaine promesse faite par Isaïe, dans d’autres circonstances :
« La jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, on
l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu-avec-nous ». Oui,
en Jésus, né de Marie, Dieu est avec nous. Dieu est au milieu de nous.
Jésus est ce Messie annoncé, attendu depuis des siècles, porteur de
l’espérance d’un peuple. Emmanuel, Dieu avec nous !
Et nous,
lorsque nous contemplerons la crèche de Noël, pensons que Dieu est
s’immergé en notre humanité. Il est là, au plus intime de notre être
pour lui donner toute sa grandeur, son épanouissement. Et nous,
baptisés, identifié à l’Emmanuel, que notre attitude, nos actions
aident nos frères à le découvrir présent au cœur de leur vie et leur
ouvrent le chemin de l’espérance.
L’évangile se termine par cette
phrase : « Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du
Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. »
Frère
et sœur, réveillons-nous ! Accueillons, prenons chez nous celui
qui vient nous donner vie par sa mort et sa résurrection que nous
célébrons en cette eucharistie.
Amen.
Georges AILLET, prêtre.
19 décembre 2010
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