3° dimanche de Pâques.
Ac 2, 14-33 ; Ps 15 ; 1P1, 17-21 ; Lc 24, 13-35
Dans les premiers textes, nous
venons d’entendre un petit passage des actes des apôtres, comme
toujours dans ce temps Pascal ; c’est le récit du début de l’Eglise et
de la première communauté chrétienne avec les prédications de St.
Pierre qui essaye de convertir les juifs à la Foi, à l’Espérance
et surtout à cette certitude que Jésus est vivant pour nous aujourd’hui
.
Nous avons entendu ensuite une des plus belles pages de l’Evangile de Luc.
Jésus est ressuscité et il
apparaît à deux de ses amis ; ses disciples sont découragés, perdus,
déprimés, déboussolés.
Je vous encourage tout d’abord à relire ce texte chez vous, un soir ou
vous aurez un peu de temps. Ce chapitre 24 de St. Luc est un trésor car
il nous raconte en détail cette visite de Jésus à ses anciens disciples
qui tournaient le dos et repartaient tout triste.
Parmi toutes les apparitions
connues de Jésus après sa Résurrection, c’est certainement celle-ci qui
donne le plus de détails pour raconter ce magnifique moment d’intimité
et de communion entre Cléophas et Jésus qui les suit et les rattrape
sur la route .
Cet événement s’est passé le jour
de Pâques, le dimanche soir dit le texte. Cléophas et son ami sont
déçus, ils repartent, ils quittent Jérusalem sans même croire ni
vérifier les paroles des femmes. Et pourtant si Jésus vient à eux
aujourd’hui, c’est parce qu’il leur fait confiance pour être ses
messagers et pour témoigner de la vérité.
J’aurais bien aimé être présent
pour entendre les explications de Jésus qui interprète les écritures en
partant de Moïse et des prophètes pour leur faire comprendre qu’il
fallait passer par la Croix avant de Ressusciter...
Nous avons tous des expériences
douloureuses de la mort de nos proches, de nos amis, de nos parents et
Jésus vient nous dire que Dieu est plus fort que la mort. Ne pleurez
pas, car il est vivant !
La semaine Sainte : Jésus est
allé jusqu’au bout de son amour pour nous ; il a donné sa vie. La
méchanceté, et la bêtise des hommes, c'est-à-dire le péché ont cru un
moment avoir vaincu le Christ, condamné à mort, torturé, il est exécuté
dans un supplice horrible. La vie terrestre de Jésus s’est arrêtée au
soir du vendredi saint dans un grand cri qui laisse l’humanité en
question. Mais 3 jours après c’est la fête de Pâques, c’est non
seulement la victoire du Christ qui a vaincu la mort ; mais c’est aussi
notre victoire, car avec lui, nous sommes victorieux. Grâce à lui nous
sommes sauvés. Jésus s’est levé d’entre les morts, c’est à dire qu’il
s’est mis debout, il s’est relevé, pour nous remettre nous aussi
debout. Malgré la déprime et les difficultés c’est Jésus lui-même qui
vient nous réconforter.
Mettons-nous à la place des apôtres : ils ont vu Jésus sur la croix,
ils l’on vu mourir et ils l’ont enterré dans un tombeau, ce n’est pas
si facile de croire que Jésus est vivant…
Et pourtant, 3 jours après ; il leur a fallu comprendre ce que Jésus leur avait dit :
La mort est un passage. La force de la Foi, nous fait vaincre la peur. Si le Christ est vivant, avec lui nous vaincrons la mort.
Les preuves de la Résurrection sont maigres : le tombeau est vide.
Il faudra plusieurs jours pour que tous les apôtres comprennent, petit
à petit. Le groupe des douze, qui ne sont plus que onze ; les saintes
femmes, quelques amis ; les témoins que j’ai compté, l’évangile en
compte 25 ou 26 selon les traductions. Le groupe des disciples se
concertent, se réconfortent et admettent l’évidence : Jésus est vivant,
il est présent, il est là ; et des milliards d’hommes depuis deux mille
ans croient encore aujourd’hui que le Christ est vivant ; grâce au
témoignage de ces quelques témoins ; et aujourd’hui encore les témoins
se succèdent pour continuer à croire que Jésus est vivant.
La force de la Foi, c’est aussi la force de l’Espérance, Jésus est
vivant, c’est pour nous une certitude, mais comment en être témoin dans
le monde d’aujourd’hui si loin de Dieu ?
Pâques veut dire Passage en hébreux ; c’est ce passage que nous célébrons dans nos vies.
A Pâques nous passons avec Jésus des ténèbres à la lumière.
A Pâques nous passons avec Jésus de la souffrance à la délivrance.
A Pâques nous passons avec Jésus de la captivité à la liberté.
A Pâques nous passons avec Jésus de la mort à la vie.
Jésus le bon berger nous ouvre les portes de la Vie pour nous accueillir.
Tous les Dimanches de l’année nous célébrons Pâques, tous les dimanches nous fêtons la Résurrection.
Le premier jour de la semaine, le lendemain du Sabbat, la Vie recommence, elle redémarre.
A Pâques nous ne célébrons pas seulement un événement du passé, un
événement historique, mais c’est pour nous que Jésus est vivant encore
aujourd’hui.
Pâques donne sens à nos échecs ;
Pâques donne sens à nos ratés ;
Pâques donne sens à nos vies.
En demandant plus tard à Pierre 3 fois : m’aimes-tu ; est-ce que tu
m’aimes vraiment ? Jésus pardonne le passé pour ouvrir
l’avenir vers une route d’espérance, et de confiance
Dieu n’impose pas la Résurrection, Jésus ne s’impose pas, il reste
discret, il est vivant et, tous ceux qui le cherchent vraiment et
sérieusement peuvent le trouver. Le tombeau est vide : ce n’est pas une
preuve de la résurrection. Et pourtant le tombeau est bien vide ; mais
c’est un appel à chercher, à découvrir le Christ qui est vivant
aujourd’hui c’est cela notre Foi.
Nous, nous avons vaincu le monde car nous sommes avec Jésus et victorieux avec lui pour l’éternité.
Jésus se donne à voir, Jésus se laisse toucher il se fait reconnaître
par ses amis, ses disciples et ses apôtres afin qu’ils deviennent des
témoins.
Jésus en même temps se donne lui-même en nourriture, c’est la finale de
cet évangile. Jésus se fait reconnaître à la fraction du pain ; c’est
l’eucharistie pour nous donner Sa Force et Sa Vie.
Bruno PALLUAT, diacre permanent
30 avril 2017
Sommaire année A
Accueil