3° dimanche du Temps Ordinaire.
3ème dimanche du temps ordinaire ? temps
ordinaire ? en fait pas si ordinaire que çà puisque cette parole que
nous venons d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ! et que,
de plus, c’est le dimanche de la « Parole de Dieu », qui nous dit : «
le royaume des cieux est tout proche » Bonne nouvelle non ? : Jésus
annonce un royaume sans doute surnaturel pour nous. Il veut parler de
la vie éternelle, mais surtout d’un bonheur qui peut être et est vécu
maintenant, aujourd’hui. Il dira même plus tard : « le royaume des
cieux est au milieu de vous », car ce Royaume c’est la présence de Dieu
en nous maintenant. vie éternelle qui commence maintenant dans les
actes d’amour que nous posons ! Oui Jésus veut nous dire que ce Royaume
n'est pas un endroit merveilleux mais plutôt un temps de paix et de
justice, dans une joie infinie...
Une Bonne Nouvelle au cœur de nos hivers, au cœur même de notre
monde déboussolé : de crise en crise, marasme, morosité ambiante,
violence, enfermement, peur de l’avenir… La situation de notre pays et
celle du monde est évoquée chaque jour par les médias sur fond de
grisaille, de mécontentements et d’incompréhensions, avec toujours des
mots plus alarmants, de discours sur le désespoir, avec son cortège de
statistiques et de sondages toujours rapporté à l’économie, à l’argent,
aux prix, à l’emploi l’implacable spirale négative… et pourtant Jésus
vient pour apporter le bonheur à tous ceux qui souffrent de toutes
sortes de maux, guérir et remettre les gens debout. Jésus,
missionnaire, va à la rencontre de tout ce monde, il cherche le
contact, là à Capharnaüm, le carrefour des païens, pays de l’ombre
(Isaïe) et des désordres, des âmes mortes… Jésus sort de son village
pour se risquer au grand vent de la relation.
Et nous, restons-nous frileusement dans nos milieux chrétiens, enfermés
dans nos chapelles, Nos cercles étroits, dogmes et autres rites ?
Sommes-nous missionnaires au carrefour des païens de notre temps, dans
nos Capharnaüms ? Les homélies de Jésus c’est court et percutant, ça se
résume à ceci : « Changez vos cœurs » laisser Dieu envahir nos vies,
laisser la lumière envahir nos cœurs pour une vraie conversion.
Jésus nous dit que l’énergie première, ce n’est pas l’argent, le
pouvoir, le capital scientifique et technique ; c’est l’homme que Dieu
a choisi comme partenaire et constructeur de l’avenir.
On s’interroge tous sur les changements que notre société exige. En
cette période de campagne électorale, y' a pas un programme politique
qui ne parle pas de changement ? et bien Jésus nous indique un moyen de
changer la société : « changez donc d’abord vous-mêmes ». Oui c’est au
cœur de chaque homme, en notre propre cœur que se trouve la profondeur
de la conversion pour faire régner plus d’amour en nous, dans nos
familles, au boulot, là où nous vivons. « Il n'y a, à mes yeux, que
deux choses susceptibles d'apaiser les maux dont souffre notre société
: le partage et le souci de l'autre » (Agnès B. créatrice de mode)
Avez-vous remarqué la transformation et le changement de vie auquel se
soumettent ceux que Jésus appellent. Pierre, André, Jacques, Jean
quittent leur mode de vie antérieure pour un nouveau style de vie.
Matthieu précise même qu’ils laissent leurs barques, leurs filets, leur
village et même leur père ! Arrêter de pêcher des poissons pour pêcher
des hommes, c’est quand même pas une petite affaire d’être disciple de
Jésus. Aujourd’hui aussi ça ne se fait pas sans difficultés, sans
sacrifices.
Alors me direz-vous mission impossible, c’est du rêve tout ça, fumée, mirage ? ?
Mais il y a pourtant autour de nous des gens admirables que nous
connaissons qui savent apporter autour d’eux joie de vivre,
enthousiasme, envie de bien faire. On en trouve dans la paroisse, dans
les quartiers, dans les associations, au travail, et ils rendent la vie
plus facile, plus heureuse, de bons amateurs (celui qui aime)de
l’espérance celles et ceux qui s’efforcent d’agir, de créer, ou
recréer : de la fraternité, la bonté, la justice, la liberté… ils sont
des rêveurs efficaces. S’ils écoutent en eux le murmure de l’espérance,
c’est pour changer le monde, à côté d’eux, à la maison, au bureau ou
l’atelier, dans le voisinage… et plus loin, dans un village d’Afrique,
d’Asie ou au Proche Orient, Palestine par leur générosité et
l’engagement du cœur .
Savons-nous nous émerveiller, reconnaître, dire merci pour toutes les
belles choses qui s’accomplissent aujourd’hui chez nous, sur notre
ville et partout dans le monde, pour autant de générosités, de
disponibilités, de dons de soi… Sommes-nous de ces hommes et ces femmes
qui refusent le fatalisme de la violence et de l’apathie ? c’est là que
Dieu existe, dans le monde réel, ni hier, ni demain, ni ailleurs. C’est
le Dieu du présent, pas celui des rêveries. Il ne se rencontre que dans
la vraie vie, le vrai monde, le même monde que celui où l’on rencontre
le chômage, les injustices ou le terrorisme ; C’est là qu’Il nous
attend. Comment pourra-t-il nous sauver si nous sommes ailleurs ? Oui
sa PAROLE est vivante, elle est actuelle, elle peut toujours être neuve
et éclairer ma vie d’aujourd’hui. Apprenons à lire cette Parole au
présent et si elle nous parle vraiment aujourd’hui, maintenant, si le
texte prend les couleurs du temps présent, on est forcé de réagir non ?
Alors accueillons-la vite cette Parole « faite homme », incarnée, pour
l'annoncer et en témoigner à notre tour. Et en ce début d'année je vous
invite à formuler avec moi le vœux, qu'effectivement la Bonne Nouvelle
de Jésus Christ continue d'ête annoncée à toutes et à tous et
particulièrement aux périphéries.
François CORBINEAU, diacre permanent
26 janvier 2020
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