Année A

Sommaire année A
Accueil



30° dimanche du Temps Ordinaire.
 

  

Comme cela arrive souvent dans l’Evangile, Jésus est soumis aux questions de divers groupes religieux qui ne veulent pas  croire que Jésus est le Messie  attendu en Israël. Nous le voyions encore dimanche dernier dans le récit de l’impôt  dû à César. Nous savons que ces groupes se concertent pour faire mourir Jésus.

Dans l’Evangile de ce jour nous trouvons les Pharisiens qui sont très heureux d’avoir vu Jésus fermer la bouche aux Saducéens sur la résurrection à laquelle ces derniers ne croient pas. Ils envoient donc l’un d’entre eux, bien choisi, un docteur de la Loi, pour interroger Jésus dans l’espoir de le mettre en difficulté.

Il questionne donc : “Maitre dans la loi quel est le plus grand commandement“

En effet les rabbis ont répertoriés  613 préceptes dont 365 interdictions et 248 commandements d’actes à accomplir. On comprend donc que la question puisse être posée sur cette hiérarchisation des devoirs.

Nous constatons que Jésus va spontanément répondre par ce qui est la prière quotidienne des Juifs, le “Shéma Israël“ qui est un extrait du Livre du Deutéronome (6,4-7) qui reprend le discours que tient Moise au peuple hébreu alors qu’il va prendre possession de la Terre Promise.

“Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit “C’est là le premier commandement.

Et Jésus le vit pleinement dans son incarnation,  Combien de fois dans les évangiles le voit-on se mettre à prier  le Pére, parfois des nuits entières, lui qui est le Fils et il le vit dans la Trinité.

Il nous faut retenir  les “tout“ accolés au cœur, à l’âme, et à l’esprit. Tout ton cœur, toute ton âme et  tout ton esprit.

Cela nous interpelle dans notre vie personnelle, familiale, societale, professionnelle, religieuse.

Dans la réponse de Jésus retenons aussi les deux premiers mots “tu aimeras.“ car c’est finalement le secret de la vie de Jésus. Nous savons combien cela lui vaudra d’oppositions de prêcher un message d’amour et de miséricorde dans une société très légaliste.

Le Christ va poursuivre : “et voilà le second, qui lui est semblable “tu aimeras ton prochain comme toi-méme“.Ce texte  est également tiré de la Bible au livre du Lévitique (19,18) et qui est une parole du Seigneur à Moise.

Jésus répond donc au docteur de la loi avec des textes qu’il connaît parfaitement et il ne peut rien contester.

Pour que nous puissions vivre de ces commandements Jésus nous a donné l’exemple sur la croix. La dimension verticale tendue vers le ciel, la dimension horizontale embrassant toute l’humanité.

Le Seigneur nous invite à ne pas dissocier l’un de l’autre. L’invitation est à vivre dans un amour de Dieu dont l’authenticité se vérifie dans la rencontre et le service d’autrui.

Car, nous ne pouvons oublier l’avertissement de saint Jean dans sa première épitre (1Jn 4,20) “si quelqu’un dit “j’aime Dieu “et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère ,qu’il voit ne peut pas aimer Dieu, qu’il ne voit pas“

Ainsi, au regard de Dieu notre amour pour lui serait pure illusion s’il n’est pas participation à son amour à Lui et qui s’exprime dans le service des êtres humains.

Saint Jean nous rappelle que “Dieu est Amour“ (1Jn 4,8) et pour lui “tout amour vient de Dieu et reflète parmi nous la vie même des Personnes de la Trinité.

C’est donc là le texte de la Nouvelle Alliance “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.“

Je cite : “l’Evangile de ce jour nous  donne une indication, aimer son prochain, aimer même le plus cher de nos proches de tout son cœur, généreusement mais mon attention à moi-même m’en empêche. Il n’y a pas d’autre voie pour apprendre à aimer qui ne soit que de renoncer à soi-même “Tel est l’avertissement rigoureux d’un père orthodoxe contemporain, Antoine Bloom.

Ainsi il attire notre attention sur le renoncement à soi-même pour être disponible aux autres.

“Aimer c’est tout donner et se donner soi-même“ nous disait d’ailleurs Thérèse de Lisieux dont nous commémorons ce mois-çi le 150e anniversaire de naissance. Le Pape vient de publier une exhortation apostolique sur son message où il nous invite à nous imprégner et à suivre sa “petite voie“ faite de beaucoup d’abandon au Seigneur et d’amour pour les frères et sœurs. 

Malheureusement si nous regardons le contexte actuel du monde, l’invitation à aimer le frère est bien difficile à envisager nous sommes plutôt dans des temps où la haine risque de prendre le pas dans de nombreux cœurs.

En ces temps difficiles je voudrais évoquer et prier une jeune Palestinienne Mariam Baouardy, en religion Sœur Marie de Jésus Crucifié qui a été  canonisée  en 2015  .Elle fut au milieu du 19é siècle, un temps, employée de maison puis religieuse à Marseille. Sa vie fut à la fois pleine d’amour pour les autres, pleine de souffrances mais aussi remplies de grâces et de dons spirituels exceptionnels. Elle est morte dans sa trente troisième année.

Sans renier sa terre d’origine, elle ira fonder les Carmels de  Nazareth et de Bethléem, la France était sa patrie d’adoption et il me semble que la prière qu’elle écrivit en 1869, dans des temps difficiles, mérite d’être connue et priée.

En conclusion de cette homélie je vous propose donc de la prier :

- Esprit Saint inspirez la France,

- Amour de Dieu consumez la France,

- Au vrai chemin conduisez la France,

- Marie, ma Mère, regardez la France,

- Avec Jésus bénissez la France,

- et de tout malheur, préservez la France.(1)

Amen 


(1) P. Denis BUZY, Vie de Sœur Marie de Jésus Crucifié- p.106.

- Editions St Paul-1926


Georges RENOUX, Diacre Permanent

Basilique du Sacré-Cœur de Marseille

Le 29 octobre 2023



Sommaire année A

Accueil