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30° dimanche du Temps Ordinaire.
 

   

AIMER DIEU et AIMER son PROCHAIN pareillement : beau programme !

C’est le programme du Royaume de Dieu, la feuille de route du Paradis…

Quand l’humanité sera enfin réconciliée avec elle-même, et avec son Créateur.

Quand l’amour humain sera définitivement à la hauteur de l’amour de Dieu.

On n’y est pas encore !

L’actualité nous montre plutôt que le monde semble avoir oublié Dieu et ses Commandements, et qu’on se sert du nom de Dieu pour faire la guerre. Face à la violence et à la désespérance du monde, on a l’impression que les hommes ont renié Dieu, et rejeté ses  Commandements, pour conquérir leur liberté, mais à quel prix !


Un philosophe contemporain disait, en constatant le recul de la Foi en Occident: « Si Dieu n’existe pas, alors tout est permis à l’homme – mais il ajoutait aussitôt: si Dieu n’existe pas, alors tout est permis SUR l’homme ! »


Les Commandements ont été donnés par Dieu aux hommes pour leur bonheur, et pour permettre la vie en société, dans l’harmonie et la paix. 

A l’époque de Jésus, le souci des Juifs pieux était d’être en règle avec tous les commandements : on en comptait 613 ! Jésus a bousculé la religion de son temps, en proclamant que Dieu, le tout autre, est aussi le tout proche, et en disant :  « Je ne suis pas venu ABOLIR la loi, mais l’ACCOMPLIR » .


Alors, à la question juridique du Docteur de la Loi, Jésus répond par une Parole de vie. Jésus sort du cadre de la Loi écrite qui réglemente, pour entrer dans la Loi de l’amour qui libère. Il sort d’une morale d’obligation extérieure,  pour entrer dans un chemin d’engagement personnel, et chacun de nous peut s’approprier sa réponse : « Tu aimeras » x 2.


Jésus nous révèle que le double commandement d’amour de Dieu et du prochain est un même mouvement, une même exigence : c’est le même chemin. C’est le petit mot ‘ET’ qui est important.


La nouveauté qu’apporte Jésus, en reliant les deux commandements, c’est de mettre l’amour du prochain à la même hauteur que l’amour de Dieu. 


Ces deux commandements ne sont pas nouveaux, mais Jésus les associe et il les unifie. Parce que, c’est par l’amour que nous manifestons à notre prochain que nous vérifions l’amour que nous avons pour Dieu.

Pour illustrer et comprendre ce commandement double et unique – Amour de Dieu, et amour du prochain - on peut évoquer plusieurs images : 


- Les deux faces d’une même feuille de papier : elles sont indissociables

- La musique écrite sur la partition, et la musique jouée par les musiciens 

- La source, et la rivière qui en découle: l’une n’existe pas sans l’autre…


Et nous alors, qu’est-ce que nous faisons de ce commandement d’amour dans notre vie de baptisés ? 


Dieu est la source de tout Amour, il nous a aimé le premier. Il peut nous sembler naturel de l’aimer en retour, de lui adresser notre louange, notre prière, même si nous avons parfois l’impression qu’il est absent, et qu’il ne nous répond pas. L’amour pour Dieu que je ne vois pas n’est pas toujours évident. Mais Lui nous aime le premier, et continue de nous aimer, quelle que soit notre réponse, ou nos doutes.


Et l’amour du prochain que je vois ? 

En réalité, je me frotte presque chaque jour à la difficulté d’aimer, dans mes relations avec certains de mes collègues, des membres de ma famille ou de mon entourage ...


Comment aimer mon prochain quand il n’est pas aimable ! ? 

Quand il ne partage pas mes idées, ma culture, ma religion, mes valeurs …ou quand il est mon ennemi ? 

Dans la vraie vie, c’est impossible sans l’Esprit de Dieu, sans passer par l’amour de Dieu. 


Dieu nous montre le seul chemin de cet amour, par son incarnation : en Jésus, c’est Dieu lui-même qui s’est fait le prochain de chacun de nous.  Il s’est mis « à hauteur d’homme ».

Et Jésus a expérimenté ce double commandement dans sa vie d’homme : 

- il manifeste son amour pour son Père,

- et il agit par amour envers les hommes qu’il rencontre.

Dieu nous aime le premier, et il attend notre réponse libre : parce que l’amour suppose la liberté. 


Aimer Dieu et mon prochain, c’est une question de liberté : il ne s’agit pas de règlement, ni de sentiment, mais de désir : le désir d’aimer Dieu dans mon prochain, 

et le désir d’aimer mon prochain, comme Dieu l’aime lui-même. 

Il s’agit de consentir à glisser ma volonté dans la volonté de Dieu : 

« Que ta volonté soit faite, sur la Terre, comme au Ciel » : la barre est haute ! 


Cela ne se réalise pas facilement dans ce monde, mais Jésus nous dit : « Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »


Jésus nous invite à bâtir son Royaume au jour le jour. Il faut du temps pour apprendre à construire des ponts, plutôt que des murs. Laissons-nous transformer par son exemple: c’est en aimant un peu plus chaque jour, que nous accomplirons ce commandement en action dans notre vie.


Nous pouvons nous inspirer de l’exemple des Saints  (la Toussaint dans quelques jours) : 

Saint Vincent de Paul disait aux Filles de la Charité : « Ce n’est point quitter Dieu que de quitter Dieu pour Dieu : si tu es en prière et qu’un pauvre frappe à ta porte, laisse là tes dévotions et va ouvrir, car le Christ est plus certainement dans le pauvre que dans la prière ».


Seigneur, fais-moi aimer tes commandements.

Donne-moi cette semaine un proche à aimer comme toi tu l’aimes. 

Amen !


Emmanuel MÉRIAUX, diacre permanent

Saint-Louis de Montfort (Nantes)

le 29 octobre 2023 


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