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2° dimanche de pâques.

Ac 2, 42-47 ; 1P 1, 3-9 ; Jn 20, 19-31

        Le tombeau ouvert est vide...
        Les disciples sont réunis dans une salle pleine, aux portes verrouillées...
        Quel contraste entre les deux !
    Si la peur de ceux qui ont crucifié Jésus  a conduit les disciples à se murer comme dans un tombeau, voici qu’ils vont vivre quelque chose comme une résurrection ! Ils vont dépasser la peur, la tristesse de l’absence dont parle Pierre dans sa Lettre (2è lecture) « vous tressaillez de joie, même s’il faut que vous soyez attristés, par toutes sortes d’épreuves... »
    Le Christ vient parmi eux et leur dit :« La Paix soit avec vous »  Ce mot de Paix revient souvent dans les récits des apparitions après la résurrection du Christ.  Ceci est significatif. En effet, dans les écritures, c’est la foi qui est donnée comme contraire à la peur. « Soyez sans crainte, croyez en moi et vous vivrez »
Nous pouvons donc dire que foi et paix vont ensemble. L’homme et Dieu ne s’affrontent plus comme en genèse autour du fruit de l’arbre ‘’la pomme de discorde’’
Un monde nouveau est né. Dieu et l’homme ne font plus qu’un.
 Toutes les portes sont ouvertes !
Il leur dit encore :«  De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie »
    Remplis de joie en revoyant celui qui était mort, ils reçoivent en premier une mission.
        Il n’est plus question de rester enfermés dans la mort !
        Il s’agit d’aller vers tout homme, aux quatre coins du monde.
Jésus ajoute : « Recevez l’Esprit Saint »                       
Jésus, le Christ, pose son regard sur chacun  et souffle sur eux, comme au jour de la création où Dieu insuffle à l’homme son haleine de vie.                  
Il donne son Esprit aux disciples, faisant d’eux des créatures nouvelles. Ils parleront avec son souffle et seront capables de continuer son œuvre de miséricorde.                                                                                                                                                    
 Ce dimanche est celui qu’on appelle aussi ‘’de la divine miséricorde’’ Il est bon de se redire ce que cela signifie. La miséricorde est une attention qui prend le temps et les moyens de secourir (comme le fait le bon samaritain) sans hésiter à payer de sa personne avec tous les risques que cela comporte, dans la gratuité.
    En même temps qu’ils reçoivent l’Esprit Saint, les disciples entendent le Christ leur préciser la mission.
   
« Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis. »
    N’est-ce pas cela aussi résurrection ?
  Il s’agit en effet bien plus que d’être acquittés. Il s’agit de libérer les hommes des forces de la mort, de les affranchir de leurs comportements qui conduisent à mourir.
        Et la parole des disciples parviendra jusqu’à nous aujourd’hui, gardant toute sa force, celle d’annoncer le pardon de Dieu, sa miséricorde, la réconciliation.
        N’est-ce pas incroyable ?
    Hé bien je trouve que ce qui est le plus surprenant, c’est la puissance du dynamisme qui continue encore à soulever des hommes de toutes races et cultures pour suivre un crucifié ! Cette puissance n’est autre que la Parole de Dieu. Et cela porte un nom : « l’Esprit Saint » force de Dieu !
        C’est ainsi que Saint Jean nous situe la Pentecôte...

        Incroyable ?  C’est bien ce que vit Thomas, notre jumeau dans l’incrédulité, notre jumeau dans notre résistance à la Bonne Nouvelle !
        Mais au fond, je me dis qu’il n’est pas si loin des autres qui ont cru à la nouvelle présence du Christ en voyant ses plaies.
        Thomas n’est-il pas comme nous et nous comme lui ?
        Nous savons bien que nous demandons tous, au moins de temps en temps, des signes pour consentir à croire.
Hé bien, ce Thomas demande à voir et le Christ, qui a souvent vivement réagi contre ceux qui demandaient des signes, lui rend raison. Il cède.         
Belle image de l’immense tendresse de Dieu qui se soumet à l’homme !
        Cette tendresse , elle conduit Thomas à prononcer ces mots extraordinaires : « Mon Seigneur et mon Dieu »
        N’est-ce pas l’expression formidable de l’amour du disciple ?
    Pour la première fois dans l’évangile, Jésus est appelé Dieu !

        Comme Thomas, maintenant, nous sommes appelés à dire notre foi et à la vivre en actes.
        C’est là que la première lecture des actes des apôtres nous donne des clefs et nous interpelle.
        Rappelons-nous d’abord que notre foi n’est pas notre œuvre, mais celle de Dieu.
        Par conséquent, ne nous effrayons pas trop de notre faiblesse à croire. Jésus sera toujours Celui qui nous précède, présent, et comme dit Jacob en Genèse : « Dieu était là et je ne le savais pas... »

        Frères et sœurs, comment vivre de la Parole, dans notre communauté chrétienne, en prenant les moyens de devenir plus croyants,(ce qui n’est jamais gagné une fois pour toutes) ?
        La première communauté chrétienne nous apporte des réponses qui l’ont fait tenir jusqu’au bout. Elle apparaît vivante,chaleureuse,fraternelle...peut-être un peu idéalisée ...mais elle y tend.
        Vivons-nous ainsi, ou notre communauté est-elle plutôt celle de l’évangile de ce jour : verrouillée, peureuse, repliée sur elle-même et vaguement coupable seulement de la mort du Christ ? Et pas encore sûre de la résurrection ?

Si nous voulons être  vraiment des messagers de la Parole, il nous faut vivre, comme les premiers chrétiens, ce que nous avons entendu :
    -Ils étaient Fidèles à écouter l’enseignement des apôtres . ET NOUS ? Sans cela nous oublierons le Seigneur et son message. Ouvrons les livres des évangiles, approfondissons la parole en la méditant seul ou en équipe, en Eglise, en mouvement, en formation biblique.
           -Ils étaient Fidèles à vivre en communion fraternelle. ET NOUS ? c’est à dire qu’ils partageaient, en aimant. Cette exigence est le commandement du Christ. « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés »     
    -Ils étaient Fidèles à l’Eucharistie. ET NOUS ? Le rassemblement du dimanche est une invitation vitale. C’est le repas qui nous nourrit du Christ lui-même, qui se donne pour vivre en nous et nous en Lui. C’est le repas partagé, fraction du pain, pour faire corps. (Eglise corps du Christ) « Ceci est mon corps, ceci est mon sang...Faites cela en mémoire de moi »
    -Ils étaient Fidèles à la prière.( personnelle ou en Eglise). ET NOUS ? Sachons demander. Le Seigneur nous a dit de ne pas nous lasser. Il nous a donné les paroles du Notre Père pour apprendre à pardonner comme nous le sommes nous-mêmes. Comme les apôtres, souvenons-nous de la place de la prière dans la vie de Jésus et de l’importance de sa relation à son Père. J’aime à redire aux jeunes couples qui se préparent au mariage que l’amour se vit et dure  en gardant le contact permanent, sinon il meurt.

    Frères et sœurs, la flamme que vous avez reçue au baptême est fragile...Ne la laissez pas s’éteindre.
    Et puis, Merci Thomas de nous provoquer à croire sans avoir vu ce que tu as vu !



Jean François NEAU
Diacre permanent

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