2° dimanche de Pâques
Dimanche de la Divine Miséricorde
Ac 2, 42-47 ; 1P 1, 3-9 ; Jn 20, 19-31
Jn 20,19-31
« c’était après la mort de Jésus, le soir venu... »
les disciples sont réunis. Les portes sont verrouillées. Jésus est au milieu d’eux.
voilà ce que dit l’Evangile d’aujourd’hui.
Alors Jésus est mort. Et comment sont les disciples ? ils sont tristes,
ils pleurent comme chacun d’entre nous lorsque nous perdons un proche.
C’est sûr notre ami va nous manquer. Notre vie va changer. Nous ne
pourrons plus faire tout ce que nous faisions avec Lui. Les disciples
sont tristes, sont découragés.
que faire maintenant ? tout abandonner de ce que nous a dit Jésus ou continuer ?
Le texte nous dit qu’ils ont peur, alors que les portes du lieu où ils se trouvaient étaient verrouillées par crainte des Juifs.
Les disciples ont peur qu’il leur arrive la même chose qu’à Jésus.
Mais il y a quelqu’un qui vient à leur rencontre : Jésus, Jésus le ressuscité, et que leur dit-il ?
Il leur dit : "La paix soit avec vous".
Les juifs avaient l'habitude de se saluer par ces termes: "Shalom",
(mot Hébraïque) "la paix soit avec vous". Jésus est présent, il est
présent au milieu d’eux pour apaiser leur peur.
Et « les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur »
Est-ce que j’ai le sourire en sortant de la messe ? Et à nouveau Jésus leur dit « la paix soit avec vous » A trois reprises Jésus dit cette phrase. Quelle joie d’entendre cette phrase !
Dans le rite de communion, au cours de la messe dominicale, le célébrant nous dit :
« Seigneur tu as dit à tes
disciples : je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix... que la
paix du seigneur soit toujours avec vous... »
Puis nous sommes invités à donner la paix, à échanger la Paix, c’est
une occasion unique qui nous est donnée de se dérider et d’offrir
fraternellement un sourire à son voisin. C’est le Christ qui nous donne
pouvoir d’offrir ces quelques mots à notre voisin et ces mots
deviennent une réalité pour celui qui les donne et celui qui les
reçoit.
Cette paix que je donne, que je reçois est une paix réelle et profonde
qui anéantit toute crainte, angoisses et doutes. Qui démolit le mur qui
nous sépare de nos frères.
La paix que Dieu donne est la joie du croyant.
Je me mets à rêver : quel est l’être humain qui osera un jour, lors
d’une réunion internationale de chefs d’état, commençer son discours :
« la paix soit avec vous »absence de guerre et de désordre...
Enfin, une semaine plus tard, c'est Thomas qui voit. Pour certains, il
faut beaucoup plus de temps pour sentir, pour voir. Thomas, en fait,
c'est notre jumeau (Le prénom Thomas a pour origine araméenne le mot
toma, signifiant "jumeau"). Thomas, c'est donc nous avec nos absences
(Thomas était absent le soir de la semaine précédente), Thomas c’est
nos refus, notre fermeture, notre scepticisme, nos doutes, notre
indifférence. Lui il a besoin de réalités, de choses concrètes, il à
besoin de voir, de toucher pour croire. Ce n’est pas tant de preuves
qu’il demande et qui ont fait de lui un incrédule, mais il comme un
enfant qui a besoin de voir, de toucher, de sentir pour connaître.
Thomas a besoin d’indicateur pour ses sens afin que lui, qui est fait
de chair et d’esprit. Thomas doute ; la porte de son cœur est fermée
(les portes sont encore verrouillées). Mais, il revient dans le lieu où
Jésus est apparu ; comme s'il se posait quand même des questions, comme
s'il cherchait...
En effet Thomas après toute cette démarche, ce discernement, professe sa foi par :
"mon Seigneur et mon Dieu !"
Jésus lui dit : « Cesse d’être incrédule. Sois croyant. »
Thomas est celui qui croit après avoir douté.
Et qu’est-ce la foi ? nous qui disons à chaque messe : Je crois en Dieu ....
Eh bien la foi c’est croire sans voir. Combien de gens nous disent que,
quand ils auront vu Dieu, ils croiront en lui. On peut leur répondre :
vous n’avez jamais vu Napoléon, donc vous ne croyez pas non plus qu’il
a existé !
Le Christ est présent parmi ceux qui doutent. Il est présent par sa
Parole, par les sacrements, par la liturgie, par la prière, par les
rassemblements du dimanche.
Et nous pouvons en sortant de la messe dire avec enthousiasme comme les disciples à Thomas :
"nous avons vu le seigneur !"
Jésus nous encourage à poursuivre ce qu’il a commencé. Jésus nous encourage à poursuivre la construction du royaume d’Amour.
« recevez l’esprit Saint » car nous ne devons pas partir tout seul,
nous avons besoin d’une force, d’un guide, pour annoncer la Bonne
nouvelle aux pauvres, aux petits, aux opprimés.
A la fin des célébrations il est dit par le prêtre ou le diacre :
« allez dans la Paix du Christ – nous rendons grâce à Dieu... »
cela signifie-t-il que la Messe est terminée ? Bye Bye Tchao tchao ?
Non c’est un envoi en mission
Nous sommes envoyés pour dire ce que nous avons entendu, ce que nous avec reçu, la joie du Ressuscité.
c’est cela que nous devons annoncer à nos frères et à nos sœurs qui nous attendent dans nos différents lieux de vie.
Nous sommes envoyés, deux par deux, pour proclamer cette Bonne Nouvelle
du ressuscité et nous reviendrons le prochain dimanche pour donner au
Seigneur que sa mission a été grande !
Soyons conscient et sachons que quand on te dit « allez dans la Paix du Christ » c’est pour une nouvelle mission.
En ce dimanche de la Miséricorde ( institué par le Pape Jean Paul II en
2000), St Matthieu nous dit : "Bienheureux les miséricordieux, ils
obtiendront miséricorde" (Mt 5, 7)
Mais il n’est pas facile de reconnaître que le pardon est la condition
indispensable pour vivre ensemble si nous n’avons pas la référence d’un
Amour inconditionnel comme celui de Dieu et comment le trouver dans la
violence aveugle qui frappe ce monde
Le philosophe Paul Ricoeur disait :
"si nous voulons donner une chance à la paix, il faut pardonner, c’est dire à l’autre tu vaux mieux que tes actes"
le Pape François nous dit : "à nous d’être ces ilôts de miséricorde dans un océan d’indifférence" .
Jean CARLES, diacre permanent
23 avril 2017
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