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2° dimanche de Pâques
Dimanche de la Divine Miséricorde

Ac 2, 42-47 ; 1P 1, 3-9 ; Jn 20, 19-31


A deux reprises, Jésus ressuscité apparaît à ses disciples et leur dit : « La Paix soit avec vous ! », ce qui les remplit de joie. C’est ce qu’il nous dit aussi, à nous qui sommes rassemblés dans cette église. Nous en avons bien besoin, avec toutes les inquiétudes que traverse notre pays suite à l’attentat terroriste de jeudi dernier à Paris. En ce jour (cette période) électoral(e), nous pouvons être anxieux, inquiets, perturbés. Nous confierons toutes ces intentions au Seigneur au cours de la Prière Universelle.

Ce ne sera pas le thème de cette homélie… Méditons plutôt les lectures de ce jour et, nous découvrirons que, comme les apôtres, nous sommes invités à croire et être des témoins heureux de l’amour miséricordieux de Dieu pour tous les hommes. D’ailleurs, ce 2e dimanche de Pâques, depuis l’an 2000, à la demande du pape Saint Jean-Paul II, s’appelle : « Le dimanche de la divine miséricorde. »
Ce qui est sûr, c’est que, le soir de Pâques, même s’ils avaient entendu Marie-Madeleine et les disciples d’Emmaüs leur dire qu’ils avaient vu le Seigneur, les disciples n’étaient pas heureux avant que Jésus lui-même ne vienne les rejoindre.  « Ils avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient car ils avaient peur des juifs » nous dit St Jean. La peur ne rend pas heureux mais ils avaient bien d’autres raisons de ne pas être heureux. Ils étaient tristes d’avoir perdu celui qu’ils aimaient. Ils devaient aussi regretter leur comportement, trois jours auparavant, au moment de l’arrestation de Jésus. Eux qui marchaient à sa suite depuis trois ans, qui étaient émerveillés de tout ce qu’il faisait, qui se disaient prêts à le suivre jusqu’au bout, qu’ ont-ils faits, à part Jean ? Ils se sont enfuis et cachés. Ils ont abandonné Jésus, leur maître. Pierre est même allé jusqu’à le renier trois fois.
Mais, tout changea d’un seul coup. « Jésus vint, et il était là au milieu d'eux. Il leur dit : ‘La paix soit avec vous !’ Puis, il leur montra ses mains et son côté. Saint Jean nous dit alors : « Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. » La joie pascale, ce n’est pas une joie exubérante mais un don que donne la paix du Christ. C’est cette paix qui nous conduit à poser sur les autres, sur la vie et sur nous-mêmes, un regard clairvoyant et miséricordieux. C’est un don de Dieu.
Ils sont en paix, ils sont heureux parce Jésus ne leur fait aucun reproche mais leur redit toute sa confiance et les envoie témoigner.
Un seul des disciples était absent ce soir-là, le fameux Thomas dans lequel nous pouvons nous reconnaître aisément et dont les réactions peuvent nourrir beaucoup de nos réflexions. Nous non plus nous n’avons pas vu, de nos yeux, Jésus ressuscité et aucun d’entre nous ne peut faire l’économie du doute. Nous nous disons « croyants » et nous le sommes puisque nous sommes rassemblés dans cette église mais n’avons-nous pas, comme lui, des doutes, des questions, des objections qui nous habitent lorsque nous affirmons la résurrection du Christ… et la nôtre à venir. ?
Les apôtres furent heureux de voir Jésus Ressuscité et Thomas fit cette magnifique déclaration de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui répondit amicalement mais fermement : « Parce que tu m’as vu, tu crois, Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » Tout d’abord, comment interprétons-nous ce mot « heureux » ? Etre heureux, est-ce un état (Je suis heureux…) ou est-ce une démarche (Ce que je vis me rend heureux) ?
La première lecture, tirée des Actes des Apôtres va nous éclairer :
« Les frères étaient assidus à l’enseignement des apôtres. » La toute première génération chrétienne a eu certes la chance de recevoir le témoignage des apôtres eux-mêmes, mais le plus grand nombre n’avait pas connu Jésus personnellement. Et pourtant, ils croyaient. Nous non plus nous n’avons pas connu Jésus personnellement et nous nous disons « croyants »
Non seulement ils croyaient mais ils vivaient leur foi. C’est en cela qu’on peut affirmer qu’ils étaient heureux.
Pour bien comprendre ce mot « heureux », rappelons-nous ce que Jésus disait à ses disciples après leur avoir lavé les pieds : « C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous. » et il ajoutait : « Si vous savez cela, heureux êtes-vous, pourvu que vous le mettiez en pratique » Le bonheur est essentiellement dans la sortie de soi, de son égoïsme pour aller vers les autres et se mettre à leur service.
Comment prouver qu’ils vivaient leur foi ? « Ils étaient assidus à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » Ils mettaient tout en commun, partageaient, s’entraidaient. Ils n’avaient qu’un cœur et qu’une âme. C’est la preuve qu’ils faisaient une confiance absolue dans le Christ, que leur foi touchait leur cœur, leur volonté, influençait leur décision. La vraie preuve vient après l’acte de foi, quand la foi est vécue. Cela signifie que le bonheur n’est pas un état mais bien une démarche. C’est comme l’amour : On est heureux quand on se sait aimé, mais aussi lorsqu’on aime Dieu, et que nous savons poser des gestes d’accueil, de solidarité. Il y a tant à faire aujourd’hui !
Comprenons bien que ce bonheur promis par Jésus est pour tous les hommes. S’il donne sa paix à ses disciples, s’il leur promet l’Esprit Saint et les envoie annoncer l’Amour de Dieu c’est pour qu’ils en soient eux-mêmes les témoins auprès de leurs frères.
Comme à ses disciples, à chacune et chacun d’entre nous, Jésus dit aujourd’hui : « La Paix soit avec vous ! » Nous allons être invités, avant de communier, à nous donner les uns aux autres la Paix du Christ. Vivons ce geste comme un appel à témoigner de notre foi. Et lorsque nous allons recevoir le Corps du Christ, après avoir dit clairement « Amen », n’hésitons pas à dire, au plus profond de nous-mêmes, comme Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » en ajoutant : « Oui, je crois mais augmente encore en moi la Foi !»


André ROUL, diacre permanent
23 avril 2017



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