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2° dimanche ordinaire.


         Frères et Sœurs, nous utilisons couramment dans notre  langage, le verbe « connaitre » pour exprimer que nous avons une idée précise d’une chose ou d’une personne ; que nous savons quelque chose. Et c’est juste. Toutefois, de son étymologie latine, « cognoscere », ce verbe, signifie « Faire ou avoir fait l’expérience d’une chose ou d’un être permettant une représentation mentale d’une part et d’autre part, sentir et éprouver physiquement, moralement et spirituellement une entité ». En ce sens, s’il y a un point sur lequel tous les hommes semblent être d’accord, c’est qu’il est presqu’impossible de « connaitre » totalement une personne. Et ce ne sont pas les couples ici présent qui vont me contredire. Car, on peut vivre à côté de quelqu’un et le côtoyer tous les jours sans vraiment le connaître précisément. Il y a chez chacun d’entre nous, une part de mystère qui échappe à la connaissance des autres. Et qui pourtant demande à être connu. Voici pourquoi, en ce 2ème dimanche du temps ordinaire de l’année A, la Parole de Dieu nous exhorte à la connaissance de Dieu.

         Remarquer Frères et Sœurs, par 2 fois dans l’Evangile que nous venons d’entendre, Jean Baptiste affirme au sujet de Jésus : « Je ne le connaissais pas. ». C’est quand même curieux, puisque Jésus et Jean sont cousins et ils se connaissent depuis leur enfance. Mais alors, pourquoi cette affirmation du baptiste ?  

Parce qu’après des mois de jeûne et de prière passées dans le désert, Jean a acquis une sensibilité et une profondeur spirituelle qui lui donne un regard nouveau et plus aiguisé sur les choses de Dieu. Voyez-vous, dans le passage qui précède celui du jour, les pharisiens sont venus interroger Jean-Baptiste sur son identité, il leur a annoncé : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. » Le passage que nous venons d’entendre se situe juste après le baptême de Jésus : c’est à ce moment-là, que Jean prend réellement conscience que son cousin est le Messie, le Fils de Dieu. Et c’est aussi là que nous sommes interpellés. Nous qui avons l’habitude de rencontrer Jésus dans la prière et dans les sacrements, nous qui le côtoyons continuellement dans la Parole et les nombreux exercice de piété, nous percevons bien qu’il est le Seigneur. Et d’ailleurs, les prêtre nous le rappelle à plusieurs reprises lors de chaque messe : « Le Seigneur soit avec vous ! » Mais connaissons-nous bien Celui qui est au milieu de nous ? Avons-nous vraiment fait ou faisons-nous véritablement l’expérience spirituelle de Jésus ? Est-ce qu’on peut sans craindre se dire, au-dedans de nous-même que nous sentons la présence réelle du Christ dans notre vie, dans nos décisions et nos choix au quotidien ?

         Parce qu’il ne s’agit plus simplement d’avoir une idée précise de Jésus Frères et Sœurs. il ne suffit ne suffit plus de se dire baptiser, confirmer et même marier. Mais, il faut encore pouvoir témoigner du Christ ; il faut dès maintenant l’annoncer, le proclamer, le montrer non plus à nos proches, mais à tout le monde : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de jacob, dit le prophète Isaïe. Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ». C’est à nous Frères et Sœurs, à toi surtout, à moi aussi que cette parole s’adresse. A nous qui, comme dit l’apôtre Paul dans la 2nd lecture « avons été sanctifiés dans le Christ Jésus et sommes appelés à être saint.»

         Notre objectif est donc la sainteté. Et jamais nous ne pourrions l’atteindre, si nous ne connaissons pas, je dirais si nous ne faisons pas une expérience personnelle et individuelle de Jésus. Ce temps ordinaire de la liturgie, nous donne donc l’occasion Frères et Sœurs, de redécouvrir la vérité du seigneur, de réapprendre à cheminer avec lui, de recadrer notre amitié et notre proximité avec le Christ, afin de pouvoir confesser comme Jean-Baptiste, « c’est lui le Fils de Dieu : j’ai vu et je rends témoignage ».  Que sa bénédiction nous accompagne. A tous « la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ » qui vie et règne pour les siècles des siècles !  

 

         Père Jean-Victoire KABLAN

         Archidiocèse d’Abidjan, paroisse Notre Dame d’Afrique de Biétry-Marcory

           le 15 janvier 2023



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