27° dimanche ordinaire.
Jésus se trouve dans le Temple, à Jérusalem. La veille, il en a chassé les marchands et a été acclamé par la foule.
Les chefs des prêtres commencent à s’émouvoir sérieusement de ce
personnage qui représente une menace sur leur autorité. Ils ont déjà
posé une question à Jésus (Mt 21, 23-27) « par quelle autorité
fais-tu cela et qui t’a donné cette autorité ? ». C’est-à-dire que
leur question est celle de la légitimité de Jésus : par quelle autorité
agit-il ?, Jésus est-il le Serviteur fidèle de Dieu ? Au lieu de donner
une réponse directe, Jésus va raconter une série de paraboles. Nous
avons entendu dimanche dernier la parabole des deux fils, aujourd’hui,
nous avons écouté l’histoire des vignerons meurtriers, dimanche
prochain, ce sera la parabole du festin des noces du fils du roi.
A nous de l’écouter avec attention : d’imaginer ce propriétaire, plein
de confiance. Puis réfléchissons sur les réactions des vignerons dont
la violence augmente jusqu’au meurtre impitoyable du fils.
A la fin de l’histoire, dans quel état sommes-nous ?
Sans doute le même que celui des auditeurs de Jésus : nous sommes
proprement scandalisés !. Tous pour le maître de la vigne !
Cette unanimité est bien normale, le crime nous fait horreur.
Alors, attardons-nous sur la conclusion tirée par Jésus : Qui est légitime pour recevoir le Royaume de Dieu ?
C’est la question qui nous est posée par le Seigneur lui-même !
Alors refaisons une lecture de cette parabole.
Voici l'histoire d'un propriétaire Est-il riche ? Probablement
puisqu'il est propriétaire d'un domaine sur lequel il plante une vigne,
qu’il entoure d’une clôture, avec un pressoir et une tour de garde.
Puis il donne son domaine en location à des vignerons et part en voyage.
L'histoire pourrait se terminer par un retour joyeux, le maître reçoit
ce qui lui est dû, selon le contrat conclu avec les vignerons.
Mais ça ne se passe pas comme ça : les vignerons décident de tout garder pour eux, de ne rien payer.
On connaît la suite. Les premiers envoyés du propriétaire sont
malmenés, tués à coup de pierres. D’autres hommes, encore plus
nombreux, sont envoyés par le propriétaire « mais ils furent
traité de la même façon ». Dernière tentative du maître, « Ils
respecteront mon fils. », en vain.
Alors, après cette relecture, ne pensez-vous pas que cette parabole est une image juste de notre histoire ?
Parce que, à bien y réfléchir, il nous faut admettre que tout nous est
prêté, comme la vigne laissée en location, y compris notre vie et tout
ce qui l'accompagne : le bonheur d'être né sous la bonne étoile des
Caraïbes, avec un environnement social et médical exceptionnel, d’avoir
eu des parents, des accompagnateurs, des prêtres et une église qui nous
ont permis de découvrir, dès notre jeunesse, Jésus Christ et sa Bonne
Nouvelle et qui n'arrêtent pas de nous aider à vivre notre foi en Dieu
Beaucoup écartent Jésus Christ, délibérément ou par ignorance. On ne
veut pas des valeurs qu'il nous a apporté et qui fondent notre
histoire, notre contrat social, on refuse les perspectives qu'il nous a
ouvert, on se révolte contre les exigences qu'il rappelle concernant
les droits de Dieu et des devoirs de l'homme : Il nous a donné la
vie, on veut l’arracher dans le sein de la mère, et l’arrêter quand
vient la vieillesse ; il nous a créé homme et femme, mais dans la
confusion de la théorie du genre, on condamne l’enfant au doute sur son
identité ; l’amour devient sexe, l’autre devient objet de
convoitise et la rencontre d’un homme et d’une femme, un partenariat de
plaisir temporaire.
Aujourd’hui, tout semble permis pour affaiblir l’évangile :
On fait taire ses témoins au nom de la laïcité, on organise des
campagnes de calomnie (voir ce que la télévision a rapporté des JMJ),
on bafoue ses symboles : cet été on a exposé comme une œuvre d’art
la photo d’un crucifix baignant dans un flacon d’urine ! comment
s’étonner que des individus, jusque dans notre commune, ne jettent à
terre une statue de la Vierge comme on renverse une poubelle !
Mais le dernier mot appartiendra toujours à Dieu, malgré toutes les
gesticulations, les reniements, les persécutions, et le courage nous
revient pour construire, ici, le royaume :
Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
Visite cette vigne, protège la,
Celle qu’a plantée ta main puissante
Ps 79
Gérald PRIVE, diacre permanent
Paroisse SAINT THOMAS du DIAMANT
(Martinique)
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