26° dimanche ordinaire.
Pour commencer cette homélie, je reprendrais une réflexion du pape François :
Seigneur donne-nous la force et la sagesse d’écouter la Parole de Dieu
et la mettre en pratique, en ne se limitant pas à « lire » l’Évangile,
mais de se demander de quelle façon ses paroles parlent à notre propre
vie.
Si nous lisons ces textes de la bible, nous pouvons prendre du temps
pour les étudier, afin de nous perfectionner dans la foi reçue par
notre baptême.
une fois de plus nous écoutons cette parabole – mot qui vient du grec et qui signifie « comparaison »
Les auditeurs de cette parabole sont les chefs des prêtres et les
anciens, c’est à dire les autorités religieuses et civiles – garantes
des traditions.
Le père demande à ses 2 fils d’aller travailler à sa vigne. L’un ne veut pas aider son père et dit NON.
C’est une rupture, c’est couper les liens avec son père. C’est s’éloigner de son père.
Mais au bout d’un moment ce fils réfléchit, il sait que son père a
toujours été présent, ce père qui a toujours beaucoup donné. Et ce fils
qui a dit non, regrette et change d’avis, il décide de revenir dans un
OUI. Le père l’accueille et lui ouvre sa vigne.
Et puis il y a l’autre fils celui qui a dit Oui, mais qui préoccupé par
autre chose, ne va pas travailler à la vigne de son Père. Ce fils est
formidable, respectueux de son père il a dit OUI.
Mais réfléchissons, ce OUI n’est-ce pas un OUI de façade, c’est un OUI
du bout des lèvres, ce Oui ne vient pas du cœur, du plus profond de son
être. Ce fils n’est jamais entré en communion avec son père, il a
toujours vécu à la lisière de cette union.
Je pense que chacun d’entre nous a reconnu dans le père : Dieu et le fils : chacun d’entre nous.
Comme le reconnaissent les auditeurs de Jésus, celui qui a vraiment
agit, c’est celui qui a dit NON, mais qui est revenu sur sa 1ere
décision.
Jésus par cet exemple nous encourage à suivre la voie de ce fils, Jésus
nous dit que nous pouvons toujours revenir sur un NON, nous pouvons
toujours changer d’avis et que nous serons toujours accueillis, même si
ce changement se fait à la dernière minute.
Notre OUI doit être suivi d’un acte, ce OUI qui nous engage, c’est la volonté de Dieu, c’est faire la volonté de Dieu.
Faire la volonté du père, c’est agir et non pas dire.
Jésus, en s’adressant aux grands prêtres et aux anciens, veut nous
faire toucher du doigt la différence entre 2 classes sociales : ceux
qui ont le savoir et les autres, c’est à dire : les désocialisés : les
publicains et les prostituées !
Jésus, dans cette petite histoire, s’adresse à chacun d’entre nous aujourd’hui.
Jésus veut nous faire comprendre la relation entre Dieu et sa création,
c’est à dire chacun d’entre nous. Dieu ne nous contraint pas, il nous
appelle, il nous demande, libre à nous de dire OUI ou NON. Dieu nous
met devant un choix, nos décisions sont libres, l’avenir nous est
ouvert.
Il est vrai que nous avons du mal, parfois, à discerner si nous accueillons la parole de Dieu ou si nous la rejetons.
Souvent il y a des accueils de surface, qui naissent d’un bon sentiment
et qui ne mènent pas loin. Il y a des adhésions purement
intellectuelles et le choix que nous faisons dépend de notre foi.
Dans ce passage d’Evangile, Jésus veut nous éclairer sur un point
essentiel de notre vie de baptisé, de notre vie de tous les jours.
Jésus nous appelle.
Relisons le passage de l’Evangile selon St Jean :
Marie de Magdala qui se trouve devant le tombeau vide, elle pleure,
elle dit aux anges qu’on a enlevé son Seigneur…elle se retourna …vit
Jésus..croyant voir le jardinier….mais Jésus lui dit : « Marie ! » elle
se tourna et lui dit Rabbouni…
Comprenons-nous qu’il y a de la part de Marie une conversion, « un
retournement » elle qui au début refusait, elle a réfléchi, elle a
écouté la voix de Jésus.
Elle est revenue, il y a eu de sa part un changement de mentalité.
Comme ce fils, qui dit NON et qui réfléchit, qui ouvre ses oreilles et donc son cœur à l’appel de Jésus.
Jean Baptiste demande à tout homme qu’en se faisant baptisé, il se retourne vers le règne imminent de Dieu.
Jésus nous rappelle que toute conversion réjouit le cœur de Dieu. Jésus appelle ses disciples à proclamer la conversion.
Jésus par notre baptême nous donne mission de proclamer la conversion même aux publicains et aux prostituées.
Parfois nous disons OUI à Dieu et nous prenons un autre chemin
parce que nous n’avons pas le temps, parce que nous sommes trop
préoccupés par les choses trop matérielles de la vie, par tout ce qui
nous encombre. Jésus invite à nous détourner des idoles.
C’est drôle de dire OUI et de ne pas continuer par manque de temps…
C’est curieux de passer du temps à maigrir à mincir et quand on demande de jeûner 2 fois par an….c’est difficile.
Curieux de ne pas lire des passages de la Bible et de passer 2H par jour à lire un journal de la 1ere à la dernière ligne ….etc…
mais peut-on devenir Chrétien en deux minutes ?
Et pourquoi pas ?
Quelques exemples : saint Matthieu…Zachée…Marie Madeleine…
Oui Jésus, depuis 2000 ans aime aller à la rencontre de ceux qui veulent bien de son amitié.
Se convertir, c’est d’abord changer, se transformer, s’est changer nos
mentalités, c’est transformer notre cœur. Il nous faut retrouver notre
cœur d’enfant, ce cœur plein de confiance, curieux de Dieu et de rester
comme un enfant, c’est à dire enseignable.
Combien de fois lorsqu’on demande à un enfant de faire quelque chose,
il répond NON ; mais il suffit de se mettre à sa hauteur, de le faire
réfléchir en lui expliquant le pourquoi de notre demande. Et peut être
qu’il nous rejoindra ?
Et je suis certain que les personnes que nous rencontrons, souvent nous
disent NON… peut-être suffit-il d’être proche d’eux, de les faire
réfléchir sur la bible, par des paroles simples, de comprendre leur
langage ?
Passez d’un NON à la conversion est proposé à chacun d’entre nous, mais
pour cela nous devons croire en la Parole, Jésus nous le dit par 3 fois
dans ce passage.
Quand je dis le Je crois en Dieu, pour moi : que veut dire « croire »
Jean Baptiste est venu nous le dire et nous n’avons pas cru…
Certains ont cru en sa parole et se sont « retournés » ils se sont convertis.
Jésus nous demande de ne pas rester figés dans nos convictions, dans
nos certitudes, dans nos comportements, dans cette mission que j’ai
reçu il y a de trop nombreuses années, de notre enfermement dans nos
petit clocher.
Mais attention, Jésus ne déclare pas que nos actions sont nulles, parce que notre mission est d’être au service de nos frères.
Le travail à la vigne est quelque chose de bien précis. Ce travail
n’est pas forcement et uniquement d’aller à la messe, de faire carême,
militer dans un mouvement, mais notre démarche fondamentale c’est de
croire, de croire en tout premier lieu.
Si nous donnons un OUI au christ, notre adhésion au Christ, notre comportement en sera modifié.
Oui Heureux les pauvres en esprit, heureux ceux qui sont comme les enfants, heureux ceux qui ont reçu le souffle des pauvres.
Le rayonnement que nous devrons avoir à suivre Jésus, puisons-le
dans notre baptême, par l’Eucharistie, la confession, la prière et
l’adoration.
Jean CARLES, diacre permanent.
28 septembre 2014
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