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26° dimanche du Temps Ordinaire.

        
26 TO – A 2023
https://www.aelf.org/2023-10-01/romain/messe
 
Le droit chemin. Être dans le droit chemin, suivre le droit chemin… voilà des expressions qui ont bercé notre jeunesse, mais que l’on n’entend plus guère aujourd’hui. Non pas que le droit chemin n’existe plus, mais plutôt que l’importance de le suivre ne semble pas aussi fondamental pour nos contemporains qu’il ne l’était pour les générations précédentes. Suivre le droit chemin, avoir une bonne conduite, qu’est-ce que ça veut dire aujourd’hui, quand tout se vaut, quand le bien et le mal se confondent, quand le relativisme nous empêche de discerner le bien du mal, le beau du laid, le vrai du faux ?
Le droit chemin, il en est fortement question, à travers différents contextes, dans les textes de la liturgie d’aujourd’hui.
La première lecture est très claire : Ézéchiel nous redit que le bien conduit à la vie et le mal conduit à la mort : « Si le juste se détourne de sa justice, commet le mal, et meurt dans cet état, c’est à cause de son mal qu’il mourra. Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie ». C’est simple, c’est carré !
Très bien, mais comment peut-on être sûr de « pratiquer le droit et la justice » ? comment discerner ce qui est juste, ce qui est droit ? Qui pourra nous montrer le droit chemin ?
Le psaume 24 justement nous rapporte la prière d’un pécheur qui demande au Seigneur de lui montrer le droit chemin : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route ». Oui, il existe un bon chemin, un chemin de vie, et des mauvais chemins. Mais comment savoir si le chemin que nous empruntons est le bon ou le mauvais ? Quels éléments peuvent nous permettre de juger du bien et du mal, quand notre société semble avoir aboli ces notions ?
Eh bien, pour suivre le bon chemin, il suffit d’utiliser son GPS ! laissons-nous « Guider Par le Seigneur » ! Dans nos déplacements, le GPS est aujourd’hui devenu notre guide habituel, nous n’y faisons même plus attention. C’est désormais automatique pour beaucoup d’entre-nous. Faisons de même avec le Seigneur, qui nous donne son Esprit Saint comme GPS, comme guide pour notre vie.
Pour autant, se laisser guider par le Seigneur ne consiste pas à lui sacrifier notre liberté. Le guide n’est pas le conducteur. De même que le conseiller n’est pas le décideur. Si, en voiture, notre GPS nous dit de tourner à gauche, rien ne nous empêche de tourner à droite ou d’aller tout droit. Il en est ainsi avec le Seigneur. Il nous montre la route, il nous conseille ce qu’il y a de mieux pour nous. Mais il nous laisse le volant. Il nous laisse ainsi prendre nos responsabilités. Il nous laisse libres de suivre ses conseils ou de ne pas les suivre.
Encore faut-il les entendre, ses conseils ! et ça non-plus, ce n’est pas si évident. Comment les entendre ? Par quel moyen le Seigneur nous donne-t-il des conseils ? Quel est donc ce GPS qu’il nous faut acquérir ?
Le meilleur GPS, le modèle le plus fiable, c’est tout simplement la Parole de Dieu. C’est en lisant sa Parole là où elle se trouve, dans la Bible, que l’on peut trouver le droit chemin. Dans les textes que la liturgie d’aujourd’hui nous propose ; par exemple, la deuxième lecture : Saint Paul nous donne des éléments utiles dans sa lettre aux Philippiens : « Recherchez l’unité ». Rechercher l’unité, ça, c’est un bon chemin ! Ce n’est pas une théorie ; ça peut demander un effort important. On est souvent tentés de défaire cette unité, indirectement, parfois inconsciemment, simplement en faisant des catégories, en collant des étiquettes à nos frères et sœurs, au sein même de notre Église, de notre communauté paroissiale : celui-ci est « progressiste » ; celle-là est « tradi » ; ceux-là font comme ceci ; ces autres font comme cela… Avec un certain mépris parfois pour ceux qui ne font pas comme nous, et en justifiant notre regard pas toujours bienveillant : « l’Église ceci, l’Église cela… » en oubliant que l’Église, ce n’est pas les autres ! l’Église, c’est nous, c’est vous et moi ! Ne faisons pas comme si la diversité des sensibilités, comme si le fait d’être différents était une tare, une charge, un empêchement, un obstacle à notre foi !
 D’ailleurs, rechercher l’unité, comme St Paul le demande, ce n’est rien d’autre que de répondre au désir de Jésus, dans sa grande prière à son Père : « qu’ils soient un, comme toi et moi nous sommes un » (Jn 17, 21). Marcher vers une plus grande unité de tous, voilà un bon chemin à prendre ! voilà un exemple de droit chemin !
Concrètement, ça passe par des comportements tous simples, comme Saint Paul les décrit dans la suite de sa lettre aux Philippiens : « Ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. » et encore : « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres. » Ça a l’air simple, mais c’est si difficile ! Et St Paul poursuit en citant en exemple le Christ Jésus, dans ce beau passage, qu’on appelle le « Cantique des Philippiens », ou encore « l’hymne au Christ » et qui est psalmodié chaque samedi soir dans l’office des vêpres : « le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur… »
Imiter le Christ, voilà le droit chemin. Et c’est parce qu’il s’est fait serviteur, que « Dieu l’a exalté », il l’a placé au-dessus de tous. Le droit chemin ? Ne cherchez plus, c’est celui du serviteur !
Je ne voudrais pas terminer sans apporter une nuance à ce que viens de dire. Si la Bible est en effet le meilleur des GPS pour suivre le droit chemin, il ne faudrait pas faire de la Bible un simple manuel de savoir-vivre, un recueil de préceptes, un code de bonne conduite, qui nous indiquerait le droit chemin. La Bible, c’est d’abord et avant tout un livre qui nous parle de Dieu. Toute la Bible, du début à la fin.  C’est ce qu’on appelle la Révélation. L’ancien testament nous dévoile peu à peu la réalité de Dieu. Et dans le Nouveau Testament, Jésus vient parmi nous pour nous montrer concrètement qui est Dieu, pour parfaire notre connaissance de Dieu, en s’incarnant, en se faisant l’un des nôtres. Et parce que la Bible nous montre un Dieu bon et plein d’amour, alors, dans un deuxième mouvement, nous pouvons avoir envie de l’imiter. Et plus nous serons imprégnés nous-mêmes de la connaissance de ce Dieu amour, plus nos comportements, nos choix, s’orienteront d’eux-mêmes, tout naturellement, vers le droit chemin. C’est ainsi que vivaient tous les saints. Ils avaient pour GPS leur connaissance intime de Dieu, et l’Esprit pouvait ainsi librement guider tous leurs actes de bonté auprès des hommes et des femmes de leur temps.
Alors, frères et sœurs, faisons de même ! Formons-nous à la connaissance de Dieu, faisons-nous serviteurs de tous, c’est là le droit chemin. Il n’y en a pas d’autre.
Amen !
 
Daniel BICHET, diacre permanent.
St Lumine de Clisson, Gétigné et Clisson,
le 1er octobre 2023
 


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