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24° dimanche du Temps Ordinaire.

Ben Sira 27,30-28,7 ; Rom 14,7-9 ; Mt 18,21-35 

Et de cette mise en situation qu’est ce que j’en retiens, quel est le mot principal de ce passage ?
tous les textes de ce jour, nous faire réfléchir sur notre comportement envers notre prochain.
Ben sirac nous parle … »de rancune et de rage… »
Saint Paul nous dit aussi »…que nous appartenons au Seigneur… »
L’Evangile rapporté par Mt nous dit que « …Pierre pose une question à Jésus…Combien de fois dois-je pardonner…..Pierre veut des précisions…..Et que Jésus répond en parlant de la  situation d’un maître et son intendant.
Le pardon
Vaste sujet que nous rencontrons tous les jours dans notre vie familiale, vie de couple et parents, association et professionnelle.
Est ce que au cours de la Messe nous parlons du pardon ?
nous demandons souvent pardon, nous demandons une remise de dettes.
En début de cette messe, le célébrant conclut la préparation pénitentielle :
Que Dieu tout puissant nous fasse miséricorde, qu’il nous pardonne…nos péchés….
Et puis chaque jour avant de commencer notre journée nous disons dans le Notre Père :
Tout d’abord…pardonne nous nos offenses,
Phrase quelque peu bizarre comme si nous avions un doute envers Dieu, comme si Dieu, ce Tout Amour ne pouvait pardonner à notre « pauvreté humaine »
 Et puis on continue par « …comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés…... »
Comme si cette phrase était toute naturelle et inscrite dans notre façon de vivre.
Sauf que avant d’en arriver là, nous avons un très long chemin à parcourir ! parce que sur ce chemin nous pouvons être freinés, voire même arrêtés par un lourd fardeau, par un poids qui nous englue sur ce chemin du pardon. Nous portons parfois, comme nous le dit la 1ère lecture, « Rancune et colère » envers l’autre. Et pourtant « cet autre » il a lui aussi le même Père que nous. Lui aussi il dit comme nous : « …Notre Père… »  il est celui à qui je ne veux pas pardonner.
Pourquoi est-ce si difficiles de pardonner ? Est-ce que je mets des barrières à la démarche du pardon…
Oui nous pouvons être offensés, blessés, confrontés à un moment de colère, d’humiliation..
Oui c’est difficile de pardonner parce que on a son orgueil, parce que notre capacité à pardonner est faible.
Je ne pardonne qu’à partir de telle faute…et je m’arrête de pardonner à tel moment de la vie de mon prochain…. Et en disant : non, là il en a trop fait….pas de pardon.
Mais au fait une question :
    •    qui suis-je pour me permettre de juger quelqu’un que je ne connais pas ???
    •    suis-je capable d’accepter les autres tels qu’ils sont …alors que je demande à Dieu de me pardonner tel que je suis ???
    •    Est-ce que je pardonne d’une façon incomplète…du bout des lèvres….
Jean Vanier nous dit :
« le pardon est précisément ce processus qui supprime peu à peu ces barrières et nous permet de commencer à accepter et même aimer ceux qui nous ont blessés »
« aimez vos ennemis » nous dit Jésus.
Le pardon, la réconciliation, c’est la condition unique de la Paix et cela est au cœur du christianisme.
Plusieurs moments au cours de la Messe nous invitent au pardon.
Avant de recevoir le « Corps du christ » nous donnons et nous recevons la Paix du Christ.
Est-ce que en donnant la Paix du Christ, je suis disposé à donner le pardon. Sinon, cette Paix que je donne, je la considère comme hypocrite, sans valeur, sans ressembler au Christ. La Paix du Christ que je donne à mon voisin, ce n’est pas un « bonjour » que j’aurais oublié de faire avant la Messe.
Pardonner c’est faire un cadeau à soi-même afin de retrouver la Paix et donc pouvoir la donner à ce moment là.
Le pardon je le rencontre dans mon ministère diaconal au sein des communautés Foi et Lumière. Combien de fois sommes-nous irrités par le comportement des enfants porteurs d’un handicap.
    •    celui-la m’énerve parce qu’il prend toujours des photos.. ;et en plus elles sont ratées.
    •    Celle-là parce qu’elle m’apporte toujours des gâteaux spécialement faits pour moi, alors cà m’agace parce qu’elle sait que je n’aime pas les gâteaux…
Pour être dans ces communautés Foi et Lumière, lieu du pardon et de la joie, et pour marcher avec le pauvre, il nous faut découvrir une force nouvelle. Pour entamer le pardon, il n’est pas nécessaire de lire des livres entiers, d’avoir fait des études, d’avoir bac + 15 avec mention.
Le pardon vient directement de Dieu, ce Dieu qui nous fait renaître de l’amour dans l’Esprit. Quand on rencontre des personnes violentes, des SDF aux portes de nos églises, des hommes et des femmes qui ne veulent jamais donner le pardon, essayons de comprendre ces personnes, et pourquoi elles en sont arrivées à cette situation ? Ces hommes et ces femmes, qui ont eu une vie brisée, une enfance faite de malheur, de pauvreté, d’absence de père et de mère.
Le pardon n’est pas un acte de justice, c’est un acte d’amour
Le pardon  c’est essayer de rassembler ces corps brisés, c’est re-donner de l’espérance, de retrouver de la croissance. C’est d’une certaine façon créer à nouveau ces personnes désocialisées.
- Seigneur combien de fois dois-je pardonner ? - 7 fois ?
et Jésus lui répond : soixante dix fois sept fois…c’est synonyme de  TOUJOURS »
« si Dieu ne pardonnait pas, le Paradis serait vide… »
Rappelons-nous la démarche de St Jean Paul II, qui est allé voir son assassin dans sa cellule. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit, on n’a pas à le savoir.
Jean-Paul II déclara: « Je prie pour le frère qui a tiré sur moi ; je lui ai sincèrement pardonné. ». Symbole immense du pardon, Je lui ai parlé comme à un frère à qui j’ai pardonné et qui jouit de toute ma confiance. ».
Jésus sur la Croix a dit :
« Père pardonne-leur ils ne savent pas ce qu’ils font ! »
Pardonner n’est pas cautionner : un escroc pardonné n’est pas dispensé de rendre l’argent qu’il a volé. Pardonner à l’assassin ne ramènera pas à la vie sa victime (... le tuer non plus) , c’est le dissocier de sa faute; personne ne se résume à son acte.
Même si nous passons pour des idiots, un mec qui n’a rien compris au monde d’’hier, d’aujourd’hui, de demain.
Dieu remet notre dette, c’est à dire notre péché, Dieu remet TOUJOURS nos dettes.
Si je n’ai pas d’amour, je ne peux pas pardonner,
et le pardon ne peut pas se donner sans amour.




Jean CARLES, diacre permanent
17 septembre 2017

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