16° dimanche du Temps Ordinaire.
Frères et sœur nous venons de proclamer « Acclamons la Parole de Dieu »
après avoir également dit « Parole du Seigneur »...vous allez peut-être
dire que je radote parce que pour ceux qui m’ont entendu la semaine
dernière j’avais déjà mis l’accent sur le fait que l’écoute de la
parole de Dieu et sa méditation est à part entière un révélateur de la
présence sacramentelle de Dieu dans nos vies de baptisés ! Ça n’est pas
moi qui le dit c’est le concile Vatican II dans la constitution «
sacrosanctum concilium » qui précise que parmi les différentes formes
de présence réelle dans la liturgie : « (Le Christ) est là présent dans
sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les
Saintes Écritures»...c’est vraiment un aspect qui me semble fondamental
car tout le monde y a accès et à chaque instant.
C’est pourquoi je vous ai proposé la semaine dernière une façon de lire
un texte Evangélique seul ou à plusieurs...parce que, pour reprendre
une publicité connue « Vous le valez bien » ! Cette lecture est en
trois temps : 1 temps d’observation, 1 temps d’interprétation, 1 temps
d’action de Grâce, Ces trois temps permettent de se laisser porter par
le texte, sous l’inspiration de l’Esprit Saint... l’Esprit Saint qui
vient au secours de notre faiblesse comme nous avons pu l’entendre dans
la lettre aux Romains, il vient au secours de nos oreilles bouchées, de
nos yeux occultés...dans l’Esprit se révèle le message que Dieu adresse
personnellement à chacun et chacune de nous aujourd’hui.
Il y a 15 jours nous avons fait cette expérience, avec un petit groupe de paroissien, de la lecture contemplative en trois
temps, sur l’Evangile de ce jour. Aujourd’hui je me propose d’essayer
d’être le porte-parole de ce que l’Esprit a soufflé à notre groupe lors
de cette lecture.
-1er temps...celui de l’observation :
Jésus décrit 3 scènes de la vie ordinaire dans ses paraboles : des
semailles et leur moisson ; la croissance de graines de moutardes dans
un champ...et le levain mis dans la pâte. Pour la moutarde et le levain
le ton est plutôt positif...Pour l’ivraie, le meilleur côtoie le pire!
Bon grain et Ivraie croissent ensemble mais n’ont pas le même
destin...et c’est d’ailleurs un peu le ton global : la beauté d’une
partie des images contraste avec la lourdeur d’autres scènes dont celle
de fin du monde qui clôture l’Evangile. On se demande même où est la
possibilité de rédemption...il y a beaucoup de mots autour du mal qui
reviennent ce qui peut laisser une impression de lourdeur,
d’inquiétude...et pourtant...là vient le deuxième temps de la lecture
celui de l’interprétation...comment ce texte nous parle, nous
interpelle.
-Effectivement il y a bien un discours de fin du monde et l’Ivraie sera
arrachée et brulée...il est question des Fils du mauvais...du mal, de
Satan...mais tout cela est tempéré par la délicatesse du Seigneur, sa
patience...il laisse quand même pousser l’Ivraie de peur d’arracher du
bon grain...et seulement à la fin le tri est fait...car d’une toute
petite graine peut venir un grand arbre ...un tout petit peu de levain
peut faire gonfler une grande quantité de pate. Un tout petit peu de
bonté peut transformer le monde. Le bienheureux Père Lataste disait
dans un registre similaire « il est donc vrai que les plus grands
pécheurs, les plus
grandes pécheresses ont en eux ce qui fait les plus grands saints». En
fait en nous coexistent en permanence bon grain et ivraie et le
Seigneur, dans son immense sagesse laisse croitre en nous les
deux...peut-être parce qu’il n’est pas toujours si simple de séparer en
nous ce qui est vraiment mauvais et ce qui est vraiment bon ? Nous
avons souvent les défauts de nos qualités...et réciproquement...
C’est quand nous reconnaissons notre fragilité que nous parvenons à
nous tourner vers Dieu...« Toi qui es bon et qui pardonnes, plein
d’amour pour tous ceux qui t’appellent, écoute ma prière, Seigneur,
entends ma voix qui te supplie » dit le Psaume 85...ce que St Paul
disait aussi sous la forme « Quand je suis faible c’est alors que je
suis fort ». Dans ce combat contre mes tentations et leur sources « les
Fils du mauvais », notre arme c’est justement l’humilité cette toute
petite graine de moutarde, qui nous fait nous tourner vers le Père et
notre Espérance Chrétienne c’est justement que de cette toute petite
graine insignifiante que nous sommes le Seigneur fasse de nous un
magnifique arbre qui protège sa création toute entière et qui Aime sa
création toute entière.
Luc FROEHLY, diacre permanent
19 juillet 2020
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