Chers
frères et sœurs, mes amis,
L’évangile
est bien long aujourd’hui
et sans doute nous avons eu un peu de peine à l’écouter jusqu’au bout.
Et pourtant
non seulement Jésus raconte une parabole, c'est-à-dire une histoire
inventée
pour nous faire comprendre quel est le message qu’il est venu nous
apporter ; mais
il a fait lui-même l’homélie, c'est-à-dire il nous donne l’explication
complète
de cette histoire.
Mais
reprenons d’abord les textes d’aujourd’hui :
nous avons entendu un petit texte du prophète Isaïe :
En fait il y a au moins deux Isaïe, le
premier date du 8ème siècle avant Jésus ; le 2ème, qui serait de
la même
famille près d’un siècle plus tard, après l’exil à Babylone, appelé
aussi le
deutéro-Isaïe.
Le
premier serait plutôt le prophète
des jugements et des malheurs sur Israël, et le deuxième celui de la
consolation qui voit la fin de l’exil et l’annonce du Messie.
La
Palestine est un pays très chaud,
proche du désert. La pluie est une bénédiction. Elle annonce la
prospérité, nous
le savons bien alors que la canicule nous menace. Isaïe veut nous dire
par là
que la grâce de Dieu doit être ressentie comme une aide efficace,
comme la
pluie pour celui qui écoute la Parole de Dieu, et qui veut bien la
mettre en
pratique.
Le
psaume 64 est comme la suite
logique d’Isaïe et comme pour la lecture des prophètes il faut
traduire ce que
cela veut dire pour nous aujourd’hui : la grâce de Dieu si nous
voulons
bien l’accepter et l’accueillir ; est comme une source de vie.
Son
pardon est comme une nouvelle
création : Il est proche de nous si nous savons l’écouter. Les
ministres
de l’Eglise comme les prophètes et tous les disciples sont des
ambassadeurs de
la miséricorde du Seigneur pour notre monde.
Saint
Paul dans sa lettre aux
Romains nous parle du projet de Dieu pour nous et pour notre monde.
L’Esperance
nous délivre du péché qu’il appelle l’esclavage ; la liberté
étant dans ses
promesses.
Les prémices de l’adoption,
c’est la grâce de l’Esprit Saint qui nous appelle à la délivrance
c'est-à-dire :
entrer dans la joie que Dieu nous promet.
Son
amour a été répandu dans nos
cœurs par l’Esprit Saint qui comble tous les cœurs qui le recherchent.
Saint
Paul a une belle manière de
nous parler d’écologie : « la création aspire à voir la
révélation du
Fils de Dieu » ; cette révélation c’est l’Esprit Saint qui
nous est
déjà donné ;
et
qui nous conduira à l’achèvement
et l’accomplissement d’une création renouvelée, comme ce même Isaïe
nous en
parle dans un autre passage en disant : le loup et l’agneau
habiteront ensemble ; la vache et l’ours auront même
pâturage ; le léopard
se couchera près du chevreau ; belles images de l’idéal d’une
société réconciliée
avec Dieu et avec elle-même.
Enfin
Paul nous parle de liberté,
celle des enfants de Dieu, cette liberté qui nous fait grandir en nous
laissant
choisir. L’amour ne s’impose pas ; c’est la liberté qui rend
l’amour si
beau et si grand.
Dans
la Bonne Nouvelle de l’évangile,
Jésus nous raconte une parabole, et ensuite il nous donne son
explication ce
qui pour les gens de son époque était claire. Jésus prend une image de
son
temps, de son pays et de son époque : le semeur est sorti pour
semer
... .
Il
nous demande d’écouter et de
chercher à comprendre : la parabole est une manière de dire des
choses qui
force ceux qui l’entendent à se poser des questions.
Les
apôtres se demandent pourquoi Jésus
emploie un langage mystérieux pour parler du Royaume, alors Il leur
répond
comme il nous répond aussi à nous en disant :
« À
vous il est donné de
comprendre les mystères. »
Et
Jésus explique : Le royaume de
Dieu est un mystère, il faut chercher à comprendre ; mais pour
celui qui
le veut bien, Dieu est proche de nous il nous parle et nous écoute.
Il
ne nous demande pas de tout
comprendre du premier coup, mais de chercher et de faire confiance.
Celui qui
refuse ne comprendra jamais ; mais il parle à ceux qui cherchent
et
veulent comprendre.
Jésus
reprend un passage de ce même
Isaïe qui nous parlait dans la première lecture, mais non pas pour
critiquer
les Pharisiens qui refusent de l’accepter et de le comprendre.
Il
veut les appeler, il espère
qu’ils comprendront.
Mais en
même temps
Jésus
condamne parmi eux, ceux qui
refusent : « on leur enlèvera même ce qu’ils croient
avoir » ; précise
Saint Marc.
Nous
avons de la chance, Jésus nous dit :
à VOUS il est donné de comprendre.
La
1ère chose qui nous étonne c’est
que le semeur sème partout et n’importe où, il sème à profusion, mais
le semeur
c’est Dieu qui envoie sa Parole à nous tous ; à tous ceux qui
veulent
l’entendre ; ensuite que faisons nous de cette parole, de sa
grâce donné à
pleine mains, nous sommes libre de la recevoir, mais Il donne, c’est à
nous à
devenir une bonne terre pour que Sa Parole rayonne dans notre monde.
Les
Saints n’avaient rien de plus
que nous, simplement ils avaient des oreilles et un cœur capable
d’écouter, de
comprendre et de mettre en pratique.
Dieu
est le semeur et nous sommes la
terre qui accueille, et j’espère la bonne terre qui fait que les
fleurs et les
fruits poussent, et se développent.
Jésus
a une parole de sagesse, une
parole simple que tous peuvent comprendre
Même
si notre cœur est broussailleux,
rocailleux et asséché, la grâce et l’amour de Dieu nous transforme
pour que
nous devenions tous une bonne terre accueillante et capable de
produire des
fruits.
Je
vous encourage à relire ce texte
d’aujourd’hui, et le relire vous aidera à comprendre : regarder
les personnages,
les actions et surtout écouter les explications de Jésus qui nous
parlent.
Cette
belle parabole nous annonce
que de toute façon il y aura une récolte à la fin des temps ;
c’est à nous
à devenir un terrain favorable, un cœur disponible, capable de
recevoir la
lumière de Dieu. Sa grâce nous est offerte comme un cadeau.
Le
Pape François, dans un discours
récent nous dit que la bonne Théologie est de présenter de manière
convaincante
un Dieu qui aime, qui pardonne, qui sauve et qui libère.
Bruno
PALLUAT, diacre permanent
16
juillet 2023