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14° dimanche ordinaire.



Homélie du 06/07/2008

    L’évangile du jour promet le repos, et ça tombe bien, en ce début de période de vacances. N’est-il pas légitime d’aspirer au repos ? Après une année de travail ou d’activité, nous pouvons aspirer à faire la coupure, à souffler, à prendre un temps de repos…. Les vacances sont, en effet, une période favorable pour nous reposer, rompre le rythme de l’année, changer d’air pour ceux qui partent. Avec le Christ, déposons notre fardeau, posons un regard différent sur la vie et sur ceux que nous rencontrons, revenons à la source…

    Habituellement, nous envisageons le repos comme la fin de l’inquiétude, de la tension, de nos soucis ; mais nos projets, nos problèmes, c’est à dire la réalité de notre vie demeurent. Il est possible de vivre tout cela dans une certaine paix, si nous nous croyons que l’amour de Dieu nous accompagne sur nos routes et nous donne confiance en la victoire de la vie. Nos maladies, nos échecs, nos souffrances ne sont pas voulues par Dieu, pas plus que la croix du Christ dressée par les hommes. Mais Dieu fait jaillir la vie, au cœur même de l’épreuve. Alors notre fardeau peut devenir plus léger. Le Christ nous accompagne dans la traversée de l’épreuve ; nous ne sommes pas seuls. Appuyons nous sur Lui qui marche à nos cotés… L’actualité nous donne l’exemple d’Ingrid Betancourt ; tout au long de sa captivité sa foi l’a soutenue. La bible « était son seul luxe » ; « chaque jour, écrit-elle, je suis en communication avec Dieu, Jésus, Marie… » ; et, au moment de sa libération, à sa descente d’avion, elle s’est recueillie, agenouillée, pour dire merci à Dieu, pour rendre grâce…
    Il y a les moments d’épreuve, mais il y a aussi des moments de joie, où la vie est plus légère, plus rayonnante, plus paisible. C’est ce que nous montre Jésus. Après s’être durement heurté avec les scribes et les pharisiens, il se retourne vers son Père pour lui adresser une prière de louange, et le remercier, à partir de ce qu’il voit : Alors que ceux qui croient tout savoir, n’ont pas une attitude d’ouverture à la parole de Jésus, la bonne nouvelle est bien reçue par ceux qui ont un cœur de pauvres : « Père…ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père tu l’as voulu ainsi dans ta bonté… » Savoir dire merci à Dieu, comme Jésus ; s’émerveiller de la beauté de la vie, de ce qui est vécu avec les autres, des moments de bonheur… Voilà une prière possible en vacances, que l’on peut dire avec ses enfants ou petits enfants…

    Pendant cette période de vacances, prenons le temps de regarder, d’être attentifs, à la manière de Jésus. Sur les routes de Galilée, Jésus est attendu, sollicité, suivi par des gens ordinaires, ces petits dont parle l’évangile, pour qui les paroles de Jésus ouvrent une espérance… Ces hommes et ces femmes, nous en croiserons sur nos routes de vacances. Portons sur eux le regard de Jésus, sachons les écouter, recueillir ce qu’ils nous disent… Dans leur langage souvent simple et vrai, qui ne s’encombre pas de formes ou de mots compliqués, ils peuvent nous révéler quelques traits du visage du Christ.
    Regarder à la manière de Jésus, c’est regarder avec les qualités du cœur de Jésus « doux et humble de cœur » : dans la Bible, la douceur c’est la capacité d’écouter, de s’émerveiller et d’accueillir. L’humilité, c’est le chemin si déroutant de Jésus, « roi humble et monté sur un âne ». Douceur et humilité nous mettent dans cette attitude d’écoute, de réceptivité, qui nous permet d’être attentifs à l’autre, de l’entendre, de le voir… Je me rappelle la phrase d’un SDF, qui avait sûrement rencontré beaucoup de services sociaux, et qui avait écrit sur le parvis du Trocadéro à Paris, lors de la journée de protestation contre la misère : « Quand trouverai-je quelqu’un pour m’écouter et qui n’est pas payé pour cela ? » et cette autre inscription : « Au loin, à distance, j’ai vu quelque chose ; en m’approchant, j’ai vu que ça bougeait ; de plus près, j’ai vu que c’était un homme ; face à face, j’ai vu que c’était mon frère ». Oui, il y a bien des manières de regarder les autres, de passer à coté,  de leur faire une place dans notre vie.

    Toutes ces tranches de vie partagées, tous ces visages que nous rencontrerons pendant cette période de vacances, présentons-les à Dieu dans notre prière. A la suite de Jésus, prions le Père, proclamons sa louange, remercions-le pour tout ce que nous vivons, pour les rencontres et les moments de bonheur partagés durant l’été ; confions lui aussi les moments difficiles.
    Ainsi notre vie et nos vacances, deviendront prière. Amen.
   
Yves MICHONNEAU, diacre permanent.

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