En
entendant ces
paroles de la Bible, en ce début d'été, je revois tous ces visages, ces
familles, qui ouvrent leurs portes et nous accueillent dans le cadre des
jumelages et RI: en Irlande, en Espagne, en Palestine, en Bulgarie... ou
ici
quand on partage un repas sur notre quartier, à l'occasion de la TOP,
encore
récemment, ou du repas palestinien,
ou
encore ces familles qui accueillent et hébergent des réfugiés .
ACCUEIL,
voilà bien le mot
phare des lectures de ce jour. Accueil d’Élisée par la femme de Sunam,
qui
demande à son mari de préparer chez eux une chambre pour le prophète.
Que nous
dit-elle ?
-
que
les
autres sont inséparables de l’Autre, de Dieu « Qui vous accueille m’accueille ! »
-
« Qui vous reçoit, me reçoit ».et
que
les lois de l’hospitalité, de l’accueil ne sont pas étrangères à la foi…
-
que
ça
va bien au-delà de règles de "savoir vivre", de politesse, de
convivialité, et que l’étranger l’autre reçu comme un ami
entraîne une
fécondité (richesse). (Élisée
promet un
fils à la femme de Sunam)
Vous
aurez noté que par 6 fois le verbe « accueillir » est
répété.
Nous avons également l’affirmation par laquelle Jésus s’identifie à
l’autre, y
compris l’étranger et l’inconnu
Aujourd'hui,
chez nous
soyons reconnaissants de tout ce qui se vit et s'invente sur notre
Paroisse,
sur nos quartiers en termes de solidarité, d'accueil et de partage.
Et beaucoup
ont à cœur de tisser le maillage de la solidarité
entre
associations, entre
voisins, entre
jeunes parents, jeunes familles, avec les malades, les personnes
fragilisées…
Vous êtes nombreux à vous risquer à "jeter des passerelles"
en direction des habitants isolés, qui sont
d'autres cultures, d'autres religions pour un mieux VIVRE ENSEMBLE, plus
fraternel. Vous êtes certainement acteurs ou témoins de gestes de
solidarité
sur nos lieux de vie, les uns et les autres on est sur divers chantiers
chacun
à sa façon selon nos compétences, nos charismes et nous agissons sur le
terrain, là où il y a souvent urgence : chômeurs,
sans
logement., jeunes en difficultés, personnes isolées, anciens et
vieillards
abandonnés, des malades et handicapés,
près des détenus, avec les réfugiés… La solidarité avec
les plus
faibles, ne se manifeste pas que dans les grandes opérations médiatiques
(dans
la générosité du carnet de chèques ) ou uniquement dans le militantisme.
Elle
est aussi une question de "SAVOIR-VIVRE", de savoir "vivre et
ÊTRE ENSEMBLE" …dans le simple quotidien de nos vies….
Agir
ici
dans la proximité ou là-bas pour le développement, la coopération et la
paix…., comme le fait notre paroisse avec la Palestine à Bethléem, la
solidarité devient alors une constante
de notre vie et une exigence de baptisé. Mais comment y
répondons-nous
vraiment en Église ? Dans cette Eglise bien mal en point qui ne
repartira
que par une vraie conversion, en s'ouvrant sur la société au lieu de se
refermer sur elle-même...
il ne se passe rien et rien ne peut exister sans
les gestes
et les actions de terrain et nous avons sans doute encore à inventer. Nos
communautés
se veulent accueillantes mais cet accueil qu'elle pense bien organiser
n'est-il
pas en réalité une barrière parfois que beaucoup ne franchiront
jamais ?
En outre se vouloir accueillant, n'est-ce pas pendre inconsciemment la
position
supérieure de celui qui donne ? Jésus en fait ne demande pas à ses
disciples d'être accueillants, il les envoie se risquer à l'accueil par
l'autre, dans le lieu de l'autre...
C'est
dans cet esprit
que François invite les communautés chrétiennes à se déplacer vers les
périphéries, à sortir de nos lieux propres habituels et se porter tout
particulièrement vers les lieux d'exclusion et de pauvreté, pour y
apprendre
les valeurs vécues, y être accueillant et à la fois accueilli.
L'hospitalité,
en effet, est toujours réciproque. L'hôte est aussi bien celui qui
reçoit que
celui qui est reçu pour partager, boire et manger ensemble, parler,
échanger,
donner,recevoir et rendre.
Il
nous faut donc
guetter dans notre entourage, dans la société civile, dans les
associations,
dans les institutions qui n'ont rien à voir avec l’Église, toutes les
occasions
de se retrouver sur des valeurs partagées, pour des causes humaines
communes et
y reconnaître l’Évangile déjà à l’œuvre...
D'où
l'importance, rappelé dans l’Évangile, des ruptures et des
choix à
poser pour suivre Jésus.
Nous
avons tant besoin
d’être unis à « Celui
qui a pris notre humanité » ! !
Jésus
nous dit que
l’amour n’est pas un rêve, mais qu’il se traduit dans tous nos
engagements et
dans tous ces petits
gestes, toutes ces
nouvelles relations, ces rencontres que nous aurons au cours de l'été,
comme
des bâtisseurs de ponts et non de(s constructeurs) de murs.
l'authenticité de notre vie chrétienne se vérifie dans notre façon de servir nos frères, comme c’était déjà le cas pour cette femme de Sunam qui procurait le gîte et le couvert au prophète Élisée… la solidarité est ce chantier à réaliser ensemble en réponse à notre mission (vocation) de baptisés qui, en communauté, ouvrent leurs yeux sur les soifs de l’humanité. « Quiconque donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, parce qu’il est mon disciple, ne perdra pas sa récompense »
François
CORBINEAU, diacre permanent
2
juillet 2023