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13° dimanche du Temps Ordinaire.

 

En entendant ces paroles de la Bible, en ce début d'été, je revois tous ces visages, ces familles, qui ouvrent leurs portes et nous accueillent dans le cadre des jumelages et RI: en Irlande, en Espagne, en Palestine, en Bulgarie... ou ici quand on partage un repas sur notre quartier, à l'occasion de la TOP, encore récemment, ou du repas palestinien,  ou encore ces familles qui accueillent et hébergent des réfugiés .

 

ACCUEIL, voilà bien le mot phare des lectures de ce jour. Accueil d’Élisée par la femme de Sunam, qui demande à son mari de préparer chez eux une chambre pour le prophète. Que nous dit-elle ?

 

-        que les autres sont inséparables de l’Autre, de Dieu « Qui vous accueille m’accueille ! » - « Qui vous reçoit, me reçoit ».et que les lois de l’hospitalité, de l’accueil ne sont pas étrangères à la foi…

 

-        que ça va bien au-delà de règles de "savoir vivre", de politesse, de convivialité, et que l’étranger l’autre reçu comme un ami entraîne une fécondité (richesse). (Élisée promet un fils à la femme de Sunam)    Vous aurez noté que par 6 fois le verbe « accueillir » est répété. Nous avons également l’affirmation par laquelle Jésus s’identifie à l’autre, y compris l’étranger et l’inconnu

 

 

Aujourd'hui, chez nous soyons reconnaissants de tout ce qui se vit et s'invente sur notre Paroisse, sur nos quartiers en termes de solidarité, d'accueil et de partage. Et beaucoup ont à cœur de tisser le maillage de la solidarité entre associations,  entre voisins, entre jeunes parents, jeunes familles, avec les malades, les personnes fragilisées… Vous êtes nombreux à vous risquer à "jeter des passerelles"  en direction des habitants isolés, qui sont d'autres cultures, d'autres religions pour un mieux VIVRE ENSEMBLE, plus fraternel. Vous êtes certainement acteurs ou témoins de gestes de solidarité sur nos lieux de vie, les uns et les autres on est sur divers chantiers chacun à sa façon selon nos compétences, nos charismes et nous agissons sur le terrain, là où il y a souvent urgence : chômeurs, sans logement., jeunes en difficultés, personnes isolées, anciens et vieillards abandonnés, des malades et handicapés,  près des détenus, avec les réfugiés… La solidarité avec les plus faibles, ne se manifeste pas que dans les grandes opérations médiatiques (dans la générosité du carnet de chèques ) ou uniquement dans le militantisme. Elle est aussi une question de "SAVOIR-VIVRE", de savoir "vivre et ÊTRE ENSEMBLE" …dans le simple quotidien de nos vies….

Agir ici dans la proximité ou là-bas pour le développement, la coopération et la paix…., comme le fait notre paroisse avec la Palestine à Bethléem, la solidarité devient alors une constante de notre vie et une exigence de baptisé. Mais comment y répondons-nous vraiment en Église ? Dans cette Eglise bien mal en point qui ne repartira que par une vraie conversion, en s'ouvrant sur la société au lieu de se refermer sur elle-même...

 

il ne se passe rien et rien ne peut exister sans les gestes et les actions de terrain et nous avons sans doute encore à inventer. Nos communautés se veulent accueillantes mais cet accueil qu'elle pense bien organiser n'est-il pas en réalité une barrière parfois que beaucoup ne franchiront jamais ? En outre se vouloir accueillant, n'est-ce pas pendre inconsciemment la position supérieure de celui qui donne ? Jésus en fait ne demande pas à ses disciples d'être accueillants, il les envoie se risquer à l'accueil par l'autre, dans le lieu de l'autre...

C'est dans cet esprit que François invite les communautés chrétiennes à se déplacer vers les périphéries, à sortir de nos lieux propres habituels et se porter tout particulièrement vers les lieux d'exclusion et de pauvreté, pour y apprendre les valeurs vécues, y être accueillant et à la fois accueilli. L'hospitalité, en effet, est toujours réciproque. L'hôte est aussi bien celui qui reçoit que celui qui est reçu pour partager, boire et manger ensemble, parler, échanger, donner,recevoir et rendre.

 

Il nous faut donc guetter dans notre entourage, dans la société civile, dans les associations, dans les institutions qui n'ont rien à voir avec l’Église, toutes les occasions de se retrouver sur des valeurs partagées, pour des causes humaines communes et y reconnaître l’Évangile déjà à l’œuvre...

D'où l'importance, rappelé dans l’Évangile, des ruptures et des choix à poser pour suivre Jésus.

Nous avons tant besoin d’être unis à « Celui qui a pris notre humanité » ! !

 

Jésus nous dit que l’amour n’est pas un rêve, mais qu’il se traduit dans tous nos engagements et dans  tous ces petits gestes, toutes ces nouvelles relations, ces rencontres que nous aurons au cours de l'été, comme des bâtisseurs de ponts et non de(s constructeurs) de murs.

l'authenticité de notre vie chrétienne se vérifie dans notre façon de servir nos frères, comme c’était déjà le cas pour cette femme de Sunam qui procurait le gîte et le couvert au prophète Élisée…   la solidarité est ce chantier à réaliser ensemble en réponse à notre mission (vocation) de baptisés qui, en communauté, ouvrent leurs yeux sur les soifs de l’humanité.  « Quiconque donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche à l’un de ces petits, parce qu’il est mon disciple, ne perdra pas sa récompense »


François CORBINEAU, diacre permanent

2 juillet 2023


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