« La
moisson
est abondante mais les ouvriers peu nombreux »
20
ans
d'ordination bientôt 21 le 29 juin pour le modeste ouvrier à la
moisson.
Marié avec Martine nous avons 2 enfants, Emmanuelle et Pascal, et 5
petits
enfants ; beaucoup de joies et de bonheur « Notre mariage reste PREMIER » … «Diacre c'est avant tout dans la
famille et mon milieu de vie le plus proche». Et puis ne
sommes-nous pas le
poil à gratter de l'Eglise et de nos communautés ? Pour toujours
rappeler
que le service du frère n'est pas dissociable du reste de la vie
chrétienne
(Parole, sacrements, prière)
Je
reste
toujours marqué par ces rencontres avec les couples qui préparent leur
mariage
avec sérieux. Ils sont directs et authentiques, des échanges vrais sous
tous
les aspects. Les préparations au baptême vivantes de réactions et de
témoignages qui nous bousculent.
Ma
mission
m’a appelé dans des engagements politiques, associatifs, la sphère
publique à rester présent à la vie de la cité et ses relations
internationales... J’y ai
été souvent
témoin et surpris que, ce sont bien des fois les personnes et les amis
les plus
éloignés de notre Église qui perçoivent le mieux l’identité du diacre et
qui
s’interrogent. On m’interpelle sur le sens de mon engagement, les
positions de
l’Église sur le mariage des divorcés ; qui me sollicitent pour un
baptême,
un mariage, une sépulture… un jeune couple en recherche me disait :
« … alors tu pourrais nous
marier,
on irait à l’église même si un seul est baptisé ? »
profondément touchés d’une Église qui les rejoint
là où ils en sont. Ne faut-il pas être un peu bilingue pour vivre aux
frontières, « aux périphéries » ?
Au contact de l’incroyance, de l’athéisme, quand on creuse
un peu l’amitié et l’écoute permettent les questions et pourquoi pas à
un
moment ou à un autre d'aller plus loin.
Dans les lieux d'accueil (paroissiaux ou municipaux), c’est le
moment
privilégié pour partager les galères comme les espoirs. Il y a des
instants
forts de proximité avec la population la plus fragilisée quand
j’assurais des
permanences au Sillon de Bretagne. Avec le médiateur social on
déambulait dans
les immeubles du Sillon, rencontrant les gens à l’écoute de leurs
difficultés.
On est alors au ras des pâquerettes, par une présence discrète, là où se
joue
la vie des hommes sur nos quartiers. Passeur, la jointure d’en bas,
pour
une Église qui se fait proche, aux périphéries ! « ministère
de
plein vent.. dans la vie du monde, dans la pâte humaine mais un
véritable
exercice d'équilibre... » Le diacre est celui qui met le
pieds dans
l'embrasure de la porte pour qu'elle ne se referme pas. Navette, va et
vient
entre le monde et l’Église Avez-vous remarqué cette petite goutte d'eau
que le
diacre met dans le calice : c'est nous et la vie du monde. Quand
l'eau se
mêle au vin c'est le peuple qui ne fait plus qu'un avec le Christ c'est
la
foule des croyants et toutes celles et ceux que nous avons rencontrés
qui se
joignent qui s'associent à Celui qui nous invite !
Le seul rite institué par Jésus est le
partage du pain au cours d'un repas.
« La
messe ou les chants en latin ne sauveront pas l’Église » (La
Croix).
Nous ne pouvons pas resté figés dans le passé ni dans un retour arrière
mais
revenir à la source à l'essentiel. Il est indispensable de réformer
l’Église de
la changer, bousculer le système clérical, de la convertir... ça ne
viendra pas
d'en haut, les chrétiens doivent se battre non pas pour sauver leur
religion,
fondée sur le culte, les dogmes... mais pour sauver l’Évangile et
orienter leur
foi davantage vers le service d'autrui en particulier et de l'humanité
en
général. L'Eglise repartira en s'ouvrant sur la société au lieu de se
refermer
sur elle-même et ses rites.... en réalisant sa conversion pastorale dont
François parle si souvent.
Et
puis
la diaconie, dans ma mission, c'est aussi la solidarité
internationale ;
engagés pour la Paix et la justice en Palestine avec Martine, en
association:
l'accompagnement scolaire de jeunes de Bethléem, des liens de fraternité
et de
coopération avec nos frères chrétiens orientaux (Melkites), des échanges
dans
le cadre du jumelage St Herblain et Bethléem... l'accueil des étrangers
à la
maison.
Avec
Martine,
dont je reçois beaucoup, et avec le «St Esprit vraisemblablement»! on travaille à trois !
Avec l’équipe d’animation paroissiale, c'est ensemble que nous témoignons tous de la vitalité de la communauté, de sa diaconie et de sa proximité au monde dans le service du frère et des plus pauvres.
le 18 juin 2023